Cameroun – Mairie de Yaoundé VI: Guerre ouverte entre Yoki Onana et ses adjoints

Jacques Yoko Onana

Trois adjoints de l’édile de la commune d’arrondissement de Yaoundé VI observent un arrêt de travail depuis le mardi 08 janvier 2019.

Il s’agit de Saint Eloi Bidoung (1er adjoint), Kwayep Mbianda (2e adjoint) et Alain Mani (4e adjoint). Les trois ont, en effet, rendu public un communiqué le lundi 07 janvier 2019, pour annoncer leur arrêt de travail à compter du mardi 08 janvier 2019. Les adjoints au maire réclament, trois mois d’arriérés d’indemnités de fonction et cinq trimestres non payés de carburant. Les trois proches collaborateurs de Jacques Yoki Onana ont droit à une indemnité de carburant de 100 000 Fcfa par mois. Ils revendiquent aussi les reliquats des frais de session des conseillers municipaux. Ce précédent fait suite à la guerre ouverte que se livrent Jacques Yoki Onana et le receveur municipal, dont «la mission est de saper tous les efforts et les actions entreprises par le dynamique maire de Yaoundé VI», a indiqué, sous anonymat, un proche de Yoki Onana. Dans cette collectivité territoriale décentralisée, certains soupçonnent Mme Esther Mama Effa d’instrumentaliser une partie du conseil municipal.

Les partisans de cette thèse voient d’ailleurs le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé (Cuy), Gilbert Tsimi Evouna, derrière ce mouvement. Etant proche parent de Mme Mama Effa, le receveur est rapidement municipal pointé du doigt. «Tout laisse à croire que, la très sulfureuse, rusée et téméraire Esther Mama Effa, continue d’avoir une dent très dure contre l’actuel maire, qui l’avait battue aux élections, le 23 juin 2017, 27 voix contre 12», indique un conseiller proche de Yoki Onana. Ce dernier soutient que Gilbert Tsimi Evouna prépare Esther Mama Effa pour les prochaines municipales. «Toute cette manigance consiste à rendre impopulaire le jeune maire de 41ans. Nous sommes à la veille des élections municipales, il est question de fragiliser l’électorat de Jacques Yoki Onana et de briser ses soutiens», relate un militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) qui a requis l’anonymat. Toujours est-il que les adjoints au maire disent n’être pas mêlés aux batailles des clans rivaux. «Nous sommes suffisamment grands et matures pour savoir ce qu’il nous faut. Nous n’avons d’ailleurs aucun problème personnel avec le maire Yoki Onana. Nous lui réclamons nos droits. C’est des acquis avec lesquels l’on ne peut transiger. Ceux qui voient des mains invisibles n’y comprennent rien. C’est nous qui avons élu le maire», explique Saint Eloi Bidoung.

En cette année électorale, le mouvement des adjoints au maire Yaoundé 6ème peut ne pas être dénué d’arrière-pensées. Certains dans le conseil municipal soupçonnent certains adjoints de velléités. Ainsi, des réunions sont organisée avec des militants dans des domiciles privés pour préciser ou non des ambitions pour la mairie. «C’est normal que chacun en fonction d’un certain nombre de facteurs prépare sa réélection au conseil municipal. Chacun se donne d’ailleurs les armes en sa possession. Avant d’arriver chacun affine sa stratégie. On ne peut donc pas considérer comme faute qu’un homme politique mobilise sa base à la veille d’une élection», réagit un autre adjoint au maire. En attendant que le calendrier électoral se précise, Saint Eloi Bidoung, Kwayep Mbianda et Alain Mani disent tenir à leurs droits.

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