Le chef du département ministériel du Minresi n’a vu passer qu’un maigre milliard du chef de l’Etat géré directement par des points focaux et leur conseil d’administration.
Peut-on demander à un ministre de répondre des faits reprochés aux autres? Est-il possible (sauf dans une affaire de sorcellerie) de se retrouver à justifier devant le Tribunal Criminel Spécial, le compte d’emploi de la dépense de quatre milliards de Fcfa une dotation initialement décidée pour la production locale de l’hydroxychloroquine et l’Azychlomycine par l’institut de recherches médicales et d’études des plantes médicinales ( Impm) si dans une correspondance du 17 novembre 2020, le Minetat/Sgpr Ferdinand Ngoh Ngoh fait répercuter au Minresi Madeleine Tchuinté les très hautes directives du président de la République demandant « de surseoir à l’opération spéciale de fabrication par l’Impm des comprimés l’hydroxychloroquine et d’Azythomycine pour un coût total de quatre milliards dans le cadre du Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales »?
Très enthousiaste, dans le dynamisme qui est le sien, Madeleine Tchuinté voulait fabriquer si on lui donnait les moyens les médicaments. Mais la maffia qui gouverne le pays a décidé de remettre les fonds y afférents un peu plus de six cents millions directement à Jean Louis Essama Oyono, directeur de l’Impm. Alors même qu’on a donné les moyens à d’autres qui en ont fait ce qu’ils veulent, elle est appelée à s’expliquer. Deux autres opérations prescrites par le chef d’État pour l’acquisition des tests de dépistage d’un montant de trois cents millions au centre de recherches sur les maladies émergentes et réemergentes ( Cremer) et la fabrication des matériels de protection en tissus, gels hydroalcoologiques estimée à cinquantecinq millions par le centre National de développement technologique (Cndt) ont été entreprises. Une fois de plus, tout s’est passé au-dessus de la tête de Madeleine Tchuinté. Le Minetat/Sgpr a crû infantiliser le chef du département ministériel du Minresi en instruisant depuis la présidence de la République, le payeur spécialisé auprès du ministère de la santé publique de traiter directement avec les points focaux. Quel est dès lors le crime économique ou la forfaiture de Madeleine Tchuinté. Qui oserait manipuler dans l’ombre le plan diabolique pour la déstabiliser, détruire l’estime et la confiance dont elle jouit auprès du président de la République Paul Biya?
Hypothèse d’école. L’État décide de donner l’argent au directeur Camer-co pour acheter les avions à l’insu du ministre des transports. Si l’opération d’achat des avions n’est pas effective, ni effectuée, doit-on épingler le Mintransport ou le directeur? Les fonds ayant été directement transmis aux points focaux, il était impossible à Madeleine Tchuinté d’avoir la main sur une opération pour laquelle les forces de l’ombre l’avaient subrepticement écartée en donnant de l’argent à leurs complices.
Produire des listings de décaissements
Le Tcs doit simplement demander au payeur spécialisé de sortir le listing des décharges. On verrait de manière concrète, qui a géré quoi. Interrogée, le Minresi affirme n’avoir pas fabriqué les médicaments parce qu’on l’a empêchée d’en fabriquer. « On a donné l’argent à ceux qui voulaient commander…il y’a eu conflit d’intérêt et on l’a écartée en changeant la mission sans plus rien lui demander. Dommage », avoue un haut cadre en service au Minresi. À lire le rapport de la Chambre des comptes, il se dégage une tragédie de complotisme qui envoie à la guillotine et à l’inquisition deux ministres, désignés pour payer les pots cassés. La chambre des comptes ment-elle ? Pourquoi c’est Manaouda Malachie et Tchuinté moi qu’on a choisis pour anéantir, étouffer ou faire porter le chapeau?
Une institution comme la chambre des comptes en publiant les mensonges, se décrédibilise. Il faut souligner que l’Impm a l’autonomie financière et judiciaire, un conseil d’administration avec le ministre des finances comme tutelle financière. Quand il reçoit l’argent directement le Minresi n’a rien à y voir. Personne au Minresi n’a vu passer la répartition de 6 milliards 100 millions. Pourquoi la chambre des comptes n’a à aucun moment signaler tout ça dans son rapport? C’est suspect, pour quelles fins, de constater en lisant le rapport de la chambre des comptes qu’elle mélange volontairement l’argent octroyé par le chef de l’État et la répartition des ressources du Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus.