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L'ouverture sur le Cameroun

Cameroun – Lutte contre Boko Haram: La riposte africaine s’organise à Yaoundé

Réunis depuis hier, des experts de l’Union africaine s’attèlent à élaborer des stratégies opérationnels pour combattre la secte.[pagebreak] La saisine du Conseil de sécurité des Nations Unies, la mobilisation des ressources…sont également au menu.
Il fallait cette opérationnalisation! A la veille des assises des experts de l’Union africaine et des Etats membres de la Commission du bassin du lac Tchad (Cblt) et Bénin dont les travaux ont débuté hier au Palais des Congrès à Yaoundé, la secte islamiste Boko Haram, qui semble bénéficier d’une logistique suspecte au regard du volume présumé de ses adeptes et de ses capacités offensives a commis des atrocités contre des populations civiles innocentes, d’une part, et des militaires tchadiens et camerounais d’autre part. Cette réunion des experts vient donc à point nommé.
En présence de l’ambassadeur Smail Shergui, commissaire de l’Union africaine en charge des questions de paix et de sécurité, des hauts responsables des pays membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, de l’Union africaine et des experts civils et militaires des Etats membres de la Commission du bassin du Lac Tchad, de l’Union européenne, de l’Organisation islamique, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale et bien d’autres organismes internationaux, Alain Edgard Mebe Ngo’o, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense s’est voulu clair. «Votre présence témoigne de l’importance primordiale que vous accordez à tout ce qui touche la paix et la sécurité internationales.»

« Soyez responsables ! »
Les présentes assises enclenchées à la suite d’un long processus lancé depuis le 17 mai 2014 après le sommet de Paris, sont destinées à finaliser les stratégies de combat contre la secte terroriste Boko Haram. «A l’évidence, vos travaux qui débutent ce jour constituent une étape cruciale, déterminante et décisive dans la guerre que la communauté internationale a décidé d’intensifier contre Boko Haram, déclarée organisation terroriste par les Nations Unies», a affirmé le patron de la défense au Cameroun.
Au sujet des attentes, Edgard Alain Mebe Ngo’o a été précis.
«En effet, le déploiement effectif et rapide sur le terrain de la force mixte multinationale de la Cblt, est tributaire de la qualité des travaux que vous conduiez.» Elucider les concepts d’opération, de soutien logistique et les règles d’engagement, telle est l’expertise attendue par le ministre camerounais de la Défense, qui sollicite par ailleurs des hôtes du Cameroun un sens de responsabilités accru. Pour lui, Boko Haram n’est pas «une fatalité» et il existe une volonté politique au sommet. «A vous les experts de relever le défi de donner à la Force mixte multinationale de la Cblt tous les moyens de sa mission.» C’est en ces termes qu’il a déclaré ouverte la réunion des experts pour l’élaboration des règles d’engagement de la Force africaine dans la région du Bassin du lac Tchad.

7500 soldats attendus au front
Le Cameroun était seul pays véritablement engagé sur le front anti Boko Haram. Il paye actuellement un lourd tribut du fait des crises transfrontalières et des atouts qu’elles constituent pour la secte islamiste. C’est le 29 janvier 2015 à Addis-Abeba que la Commission de l’Ua a retenu la question Boko Haram comme fondamentale et a décidé de soutenir la sous-région par la création d’une Force mixte multinationale(Fmm) dont l’effectif devrait être compris entre 3500 et 7500 soldats. Mieux, l’Ua a décidé de porter cette question au niveau du Conseil de sécurité de l’Onu en vue du vote et de l’adoption d’une résolution qui légitimerait l’action de ladite Force. Cette prise en compte de l’Ua nécessite des préalables indispensables permettant une plus large implication de la communauté internationale.
C’est dans ce cadre que se déroule la réunion des experts de l’Ua et des Etats membres de la Cblt et du Bénin relative à la mise sur pied de la Fmm contre Boko Haram. Les travaux se poursuivent en commission ce jour et s’achèvent demain, samedi 7 janvier par la restitution des travaux et éventuellement une conférence de presse. Approché par le reporter du Jour hier à la fin des travaux, Issa Tchiroma Bakary a pour sa part affirmé que les assises de Yaoundé constitueront des préalables indispensables qui permettront à l’Union africaine de «saisir le Conseil de sécurité des Nations Unies, aux fins de conférer à la Force la légalité et la légitimité internationales, ainsi que les ressources destinées à soutenir les opérations sur le terrain.»

Jean-Philippe Nguemeta

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