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Cameroun – Affaire Camair: Yves Michel Fotso attendu devant la barre ce jour

L’ancien Adg de Cameroon Airlines doit répondre des crimes de détournement de deniers publics dans le cadre de la liquidation de cette entreprise.[pagebreak]Les ennuis judiciaires de Yves Michel Fotso ne sont manifestement pas près de s’estomper. Déjà condamné à 25 ans de prison au sujet de l’affaire de l’achat foireux de l’avion présidentiel, l’ancien Administrateur directeur général (Adg) de la Camair doit cette fois-ci répondre d’un présumé détournement de deniers publics estimé à près de 50 milliards Fcfa.
Soit plus de 31 milliards Fcfa relatifs aux détournements de fonds publics au préjudice de la Camair à travers des débits des comptes bancaires de cette entreprise, logés à la Commercial Bank of Cameroon (Cbc) ainsi que dans le cadre des opérations de location-vente d’aéronefs. Et plus de 17 milliards Fcfa en rapport avec la gestion de l’indemnisation du Boeing 747 Combi et la cession de l’épave dudit aéronef.
Au cours des deux premières audiences concernant cette affaire, le procès s’est ouvert le 6 novembre 2014, l’homme d’affaires ne s’était pas présenté devant la barre, pour diverses raisons. Notamment de maladie, à en croire ses conseils. Des « dérobades », selon des sources proches de l’accusation. Si l’on s’en tient à des indiscrétions glanées dans l’entourage de l’ancien président du Conseil d’administration de la Cbc, ce dernier devrait être présent à l’audience de ce jour au Tribunal criminel spécial (Tcs).

Protocole d’accord
En rappel, tout part d’une plainte (avec constitution de partie civile) du liquidateur de la Camair, Emile Christian Bekolo Ebanda, directeur général du Cabinet Bekolo and partners, datée du 28 février 2012, contre Yves Michel Fotso, la Cbc SA et inconnus. Motif : « détournements de deniers publics en complicité et coaction », à hauteur cumulée de près de 70 milliards Fcfa. Le juge d’instruction du Tcs, Annie Noëlle Bahounoui Batende, a procédé à la disjonction de la procédure et rendu deux ordonnances. La première le 5 mars 2014 et la seconde le 20 mars de la même année.
Curieuse évolution des choses, lorsqu’on sait que le 14 août 2013, un protocole d’accord transactionnel a été signé entre le liquidateur et Yves Michel Fotso, au sujet de cette affaire. Ce document stipulait que l’encaissement par la partie civile de l’intégralité des fonds constituant tous dommages-intérêts et frais entrainerait l’abandon des poursuites. Mais, invoquant notamment le Code de procédure pénale, le magistrat-instructeur a estimé que ce protocole-là ne le lie point, car il ne s’agit ni d’une affaire de contravention, encore moins d’un délit, mais plutôt d’un crime. D’après le juge d’instruction, ce protocole d’accord ne saurait dès lors déboucher sur l’extinction de l’action publique.

Georges Alain Boyomo

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