Son nom figure sur la liste des joueurs convoqués pour la double confrontation contre le Niger et déposée depuis le 27 octobre 2015 à la Fédération camerounaise de football avant le limogeage de Volker Finke.
Les supporters de l’équipe nationale de football fanion n’avaient cessé de réclamer son retour. Ils ont fini par avoir gain de cause. Selon de sources dignes de foi, le gardien de but Idriss Karlos Kameni a été convoqué par l’ancien coach Volker Finke, pour la double confrontation avec le Mena du Niger le 11 novembre à Niamey et une semaine plus tard à Yaoundé, comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde Russie 2018.
Non retenu pour la Coupe du monde brésilienne 2014 sous le prétexte fallacieux de non titularisation en club, le portier de Malaga, auteur d’un excellent début de saison 2015 (9 matches tous titulaires, soient 810 minutes jouées au moment où nous allions sous presse) n’avait jamais perdu espoir. Bien au contraire, après avoir décidé un temps de mettre un terme à sa carrière internationale, il va se ressaisir, continuer à travailler très dur pour mériter la confiance de son entraîneur et taper à une fois à l’œil des responsables sportifs camerounais. La présence de son nom dans la liste de Volker Finke déposée le 27 octobre à la Fédération camerounaise de football n’est donc pas une surprise. Mais, bien plus, une confirmation d’un début de saison canon avec Malaga.
Longtemps resté à l’ombre du Mexicain Guillermo Ochoa, le gardien de but camerounais de 31 ans connaît un début de saison impressionnant à Malaga, en Espagne. Fabrice Ondoa titularisé dans la cage des Lions au lendemain de la coupe du monde 2014 n’a ni l’expérience, ni le charisme nécessaire. Tout le contraire de Kameni qui a commencé une brillante carrière internationale en remportant la médaille d’or des Jeux olympiques en 2000. Plus tard, il a participé à plusieurs compétitions comme la coupe d’Afrique des nations qu’il remporte en 2002 en tant que deuxième gardien, et finaliste de l’édition 2008 en tant que premier gardien. Il participe également à la Coupe du monde en 2002 en tant que deuxième gardien et en 2010 en tant que second gardien. Il perd en finale de la Coupe des Confédérations 2003 face à la France.
Le retour de Kameni fera donc beaucoup de bien à la sélection nationale. Contrairement à Fabrice Ondoa qui doit encore retourner étudier ses leçons, c’est le seul gardien camerounais véritablement en activité dans l’un des meilleurs clubs européens. Son absence était incompréhensible au moment où les pouvoirs publics et la Fédération camerounaise de football décident enfin de parler d’une seule voix, pour construire une nouvelle équipe conquérante et disciplinée, un peu à l’image de la dream team conduite par Roger Milla, Thomas Nkono, Omam Biyik, Emmanuel Kundé et Louis-Paul Mfédé de regretté mémoire, qui avait fait sensation en atteignant les quarts de finale du Mondial 1990 en Italie, après une victoire historique obtenue sur les champions du monde argentins eux-mêmes conduits par la star planétaire Diégo Maradona.
En attendant Eto’o, Song et Assou-Ekotto
Le limogeage, le 30 octobre 2015, de l’Allemand Volker est un pas crucial franchit vers la reconstruction de l’équipe nationale de football fanion. Les coaches intérimaires, Alexandre Belinga et Bonaventure Djonkep ont désormais la lourde mission de bâtir une équipe forte et conquérante. Ce qui ne sera possible que si ces deux techniciens camerounais réussissent à faire un savant dosage entre professionnels véritablement compétitifs et amateurs d’une part et, entre joueurs cadres et jeunes talents d’autres parts.
Ce qui évidemment, ouvre la voie pour les retours de plusieurs autres joueurs expérimentés. Auteur déjà de 8 buts en Turquie avec Antalyaspor, Samuel Eto’o est vivement réclamé par les fans des Lions indomptables, une équipe dont l’attaque ne tonne plus. Meilleur buteur de l’histoire des Lions indomptables (56 buts en 117 sélections), meilleur buteur de l’histoire de la Coupe d’Afrique des nations, son apport en sélection est indéniable et force est de constater que le seul fait de penser à le faire revenir est la preuve que l’on est loin de lui avoir trouvé un successeur.
Âgé de 34 ans, Eto’o, vainqueur des Jeux olympiques de 2000 à Sidney et quadruple Ballon d’or africain (2003, 2004, 2005 et 2010) et vainqueur des Can 2000 et 2002, est considéré comme l’un des meilleurs footballeurs au monde de sa génération et l’un des plus grands joueurs africains de tous les temps. C’est un véritable renard de surface, qui a marqué 130 buts en cinq saisons avec le Fc Barcelone. En 2009 avec le club espagnol, puis en 2010 avec l’Inter Milan, il est devenu le premier et le seul joueur à remporter deux triplés (championnat-Ligue des champions-Coupe) consécutifs.
Au milieu de terrain, la stabilité passe aussi par le come-back d’Alexandre Song écarté de l’équipe après le mondial brésilien pour des problèmes disciplinaires. Le sociétaire de West Ham en premier league, malgré des problèmes de santé serait d’un atout de poids pour la récupération et la relance du jeu. Si le milieu de terrain des Lions indomptables pullule de bons joueurs, Alexandre Song est sans doute le plus doué d’entre eux. Ses qualités techniques et tactiques lui permettent de jouer à plusieurs postes du milieu de terrain, mais la position dans laquelle il excelle est sans doute celle de sentinelle du milieu de terrain, juste devant les défenseurs centraux. Son expérience et son vécu sont incontestables et son talent ne fait pas débat. L’associer à nouveau à Jean II Makoun ne ferait que du bien aux Cameroun et donnerait plus d’oxygène à une défense sevrée des services d’Assou-Ekotto depuis la fin du Mondial 2014. Après une saison passée sur le banc de touche de Tottenham en Angleterre, le latéral gauche des Lions indomptables a retrouvé le goût de jouer à Saint-Etienne, club de ligue 1 française avec lequel il réalise de bonnes performances et fait partie de l’équipe type de la saison.
Mais, là aussi, seul le sélectionneur aura le dernier mot. Le retour de Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt à la tête du ministère des Sports et de l’Éducation civique suscite néanmoins beaucoup d’espoirs. Ce connaisseur des milieux du football avait déjà conduit le Cameroun au sacre olympique en 2000. C’est aussi sous sa houlette que la bande à Rigobert Song Bahanag remporta la Can 2002 au Mali, avant d’atteindre, un an plus tard, la finale de la Coupe des Confédérations en France. Adepte du travail bien fait, il ne tolérera pas les tâtonnements du sélectionneur national qui se comporte comme un marchand de joueurs.
Nadine Bella
