Cameroun : Les restrictions de commercialisation de porcs levées dans la Région de l’Ouest

elevage des porcs

Les opérations de police sanitaire restent en vigueur dans cette unité administrative malgré cet arrêté régional, portant levée des mesures d’interdiction de circulation, de transport et de commercialisation des porcs et sous-produits porcins signé du gouverneur le 14 septembre dernier.

Les acteurs de la filière porcine dans la région de l’Ouest peuvent désormais reprendre leurs activités en toute quiétude. Cette reprise d’activités intervient à la suite de la publication de l’arrêté régional No086/AR/F/SG/DPOA du 14 septembre dernier, « portant levée des mesures d’interdiction de circulation, de transport et de commercialisation des procs et sous-produits dans la région de l’Ouest ». Cet arrêté signé de Augustine Awa Fonka, gouverneur de la région de l’Ouest, a été porté à la connaissance des acteurs de cette filière hier au cours d’une rencontre avec le Dr Jonas Temwa, délégué régional du ministère de l’élevage, des pêches et des industries animales (Minepia) du marché Casablanca de Bafoussam, réputé être spécialisé dans la commercialisation du bétail et de la volaille. « Depuis le 16 juillet lors qu’il y a eu la survenue de la peste porcine africaine (Ppa) dans la région de l’Ouest, le gouverneur pour circonscrire la maladie, a pris un arrêté interdisant la circulation, le transport et la commercialisation de porcs et des sous-produits porcins dans cette région. C’étaient des mesures de police sanitaire vétérinaire pour permettre de gérer cette crise. Nous avons travaillé avec tous les acteurs : les éleveurs, les commerçants, les charcutiers, « braiseurs », pour trouver des portes de sortie de cette mesure. Nous avons fait des réunions d’évaluation de la situation sur le terrain » , a précisé le délégué du Minepia Ouest.

Tests négatifs

« La dernière étape pour nous était d’envisager une enquête épidémiologique dans les fermes en faisant des prélèvements et envoyer au Laboratoire national vétérinaire (Lanavet) pour vérifier si le virus circule encore dans la région. La bonne nouvelle c’est que tous les résultats qui nous sont revenus s’avèrent négatifs au test de Ppa. Cela veut simplement dire que la maladie est partie. Après cette étape, il fallait donc travailler sur la reprise des activités de la filière porcine. Hier le 14 juillet, le gouverneur a donc pris un autre arrêté pour lever officiellement les mesures des restrictions déjà en vigueur. Il était question pour nous de revenir vers les acteurs qui ont contribué dans la gestion de cette crise pour communiquer sur ces mesures et sur ses modalités d’application. Nous avons lu cet arrêté en expliquant toutes les modalités. Nous nous sommes tous engagés à les respecter pour qu’on évite de tomber aussi précocement dans la même situation dans la région de l’Ouest », justifie le Dr Jonas Temwa.

La filière accuse le coup

« Aujourd’hui, nous sommes heureux parce que les mesures restrictives de circulation, de transport et de commercialisation de porcs ont été levées. Mais il faut dire que ça n’a pas été facile depuis deux mois. Tous les acteurs de la filière porcine de la Mifi ont souffert sur le plan économique. Vous êtes sans ignorer que cette mesure nous a frappés près qu’à la rentrée scolaire. Et la tutelle n’a pas pris des mesures d’accompagnement. Le marché à bétail de Casablanca compte à son sein plus de mille membres et plus de trois bouchers. Vous comprenez que ce sont des milliers de familles qui ont été jetées dans la rue. Fort heureusement, aujourd’hui, on est arrivé au bout tunnel mais ce que nous souhaitons en tant qu’acteur, c’est que le gouvernement nous accompagne. Toutes les activités qui tournent autour de l’activité porcine ont été fortement frappées », lance Oscar Tchoula, secrétaire général de l’association des marchands de volailles de la Mifi.

4.000 porcs morts

Des pertes évaluées à plus de 4.000 morts au niveau de l’interprofession, Bernard Souop Nguetchouessi, président de cette organisation dit être désormais tourné vers chef de l’Etat pour des mesures adéquates de repeuplement du cheptel. « Cette réalité met ainsi à mal des acteurs qui ne peuvent plus à la fois à reconstituer le cheptel mais aussi à envoyer les enfants à l’école. C’est pénible mais nous espérons que le gouvernement de la République doit peut-être voir avec quelles mesures accompagner les acteurs de la filière porcine de façon durable. C’est pour cela que nous voudrions qu’un plaidoyer soit fait pour la mise en application de la loi 06 du 16 avril 2011 sur les mesures d’accompagnement. Que ce plaidoyer soit fait pour qu’on puisse voir comment durablement accompagner les éleveurs. Ils ne doivent pas chaque fois tomber pour ne pas pouvoir se relever comme il est le cas aujourd’hui. Nous nous tournons vers le président de la République. C’est à lui que revient justement, après la levée des mesures de restrictions de voir comment nous allons reprendre les activités. Ce n’est pas évident pour quelqu’un qui a tout perdu de reprendre cette activité. Le porc est une activité prolifique. Nous souhaitons que les autorités prennent des dispositions pour qu’on essaie d’accompagner véritablement cette filière », nourrit-il.

La police sanitaire maintenue

Selon les dispositions de cet arrêté régional du gouverneur de la région de l’Ouest, les mouvements des porcs et des sous-produits issus des fermes reconnues indemnes de la Ppa par Lanavet, d’un département à un autre dans la région sont subordonnés à l’obtention d’un certificat de désinfection et/ou laisser-passer sanitaire vétérinaires, d’un certificat de dépeuplement et d’un certificat de désinfection du véhicule signés du délégué départemental du Minepia territorialement compétent. De l’Ouest à une autre région, ces mouvements sont subordonnés à l’obtention d’une autorisation spéciale de transport, d’un certificat et/ou laisser-passer sanitaire vétérinaires signés du délégué régional de ce département ministériel, auxquels sont annexées les certificats de désinfection et de dépeuplement. Cet arrêté interdit également les collectes des porcs et des sous-produits porcins par le même véhicule, de ferme en ferme. Il précise que tout de même que « les opérations de police sanitaire restent maintenues dans cette région ».

Aurélien Kanouo

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