Cameroun: Les moto-taximen sont les plus exposés au VIH/SIDA

Mot Taxi de Douala

C’est ce que révèle une étude bio comportementale et transversale dont les résultats ont été présentés hier à Yaoundé.
Au Cameroun, les conducteur conducteurs de mogénéralement totaxis appelés « Benskineurs », font partie des groupes à risque élevé d’infection par le VIH, au même titre que les clients des travailleuses du s*e*xe (TS), les partenaires des toxicomanes et injecteurs de drogue, les migrants, les chauffeurs routiers, etc. 237online.com C’est ce qui ressort des résultats d’une étude menée au Cameroun sur les conducteurs de mototaxis sous la conduite de l’association franco-camerounaise Moto Action et le concours de divers partenaires. Ces résultats ont été rendus publics hier lors de la cérémonie de restitution de la première étude Connaissance-attitudes-pratiques (CAP) sur les mototaxis. D’après cette étude réalisée sur un échantillon de 1 410 conducteurs choisis dans 4 villes du pays, notamment Yaoundé, Douala, Kribi et Bertoua, la prévalence globale de l’infection par le VIH est estimée à 2,6%, contre 4,3% au plan national, avec cependant des disparités entre les villes. On retrouve par exemple des taux de 3,4% à Douala et 4,6% à Bertoua. Menée dans le cadre du programme Movihcam et intitulée « risque et prévention du VIH chez les conducteurs de mototaxis au Cameroun : une étude bio comportementale et transversale », l’intérêt a été porté sur les Benskineurs, car considérés comme une population passerelle, c’est-à-dire constituée de personnes engagées dans des relations avec différentes couches sociales. Les résultats prouvent qu’ils sont très exposés et vulnérables face au risque de transmission des infections s*e*xuellement transmissibles (IST), notamment le Sida. Et de par leur statut, ils constituent des vecteurs privilégiés de cette pandémie. Selon Yves Manga, président de Moto Action Cameroun, les mototaxis sont devenues un moyen de transport incontournable dans de nombreuses villes et zones enclavées d’Afrique subsaharienne. C’est pour cette raison que l’étude avait pour objectif de mettre à disposition des données portant sur cette population émergente qui présente des caractéristiques particulières. « Les conducteurs de moto taxis, qu’on le veuille ou pas, sont des liens sociaux indispensables et incontournables dans la société d’aujourd’hui. Ils vont partout, parlent à tous, transportent tous types de populations et bien plus que la moyenne des gens, ils sont à la croisée de beaucoup de monde », indique Yves Manga. Ainsi, les Benskineurs qui se fondent aisément dans différentes couches de la population se trouvent exposés à plusieurs comportements s*e*xuels à risque. « Ils se livrent à la consommation de l’alcool et de la drogue, notamment le Tramol, fréquentent des endroits chauds et lieux de débauches, et transportent parfois des clientes pour se faire payer en nature. Conséquences, 35,1% ont des relations s*e*xuelles avec des TS, 36,3% avec des clientes et 33% avec des partenaires occasionnelles », précise une panéliste. Autant de dérives qui ont suscité l’attention de Moto Action. « Les résultats de cette étude serviront à définir des stratégies et des politiques de sensibilisation et de prévention des IST et du VIH/Sida chez les conducteurs de mototaxis au Cameroun, mais aussi dans la sous-région », indique Philippe Larieu, ministre conseiller à l’ambassade de France. « Il convient maintenant de passer à la phase opérationnelle du projet Movihcam dont le but final est de contribuer à la professionnalisation des organisations à base communautaire pour une meilleure prévention du VIH-Sida auprès des personnes vulnérables du transport », confie Samuel Kingue, conseiller technique au ministère de la Santé publique (Minsanté), représentant le ministre. Il ne reste donc qu’à capitaliser les données de cette étude.

Simplice Oyono

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