Cameroun : les manœuvres d’Amougou Belinga pour rejoindre la France

Amougou Belinga

Alors qu’il était sous le coup d’une interdiction de sortie de territoire, le patron de presse a finalement pu s’envoler pour Paris le 1er février. Un départ rendu possible grâce à l’intervention de Paul Biya. 

Le 2 février, au lendemain de son arrivée en France, Jean-Pierre Amougou Belinga a présidé un conseil d’administration de Télésud. À l’issue de cette réunion, il a posé tout sourire avec, entre autres, le directeur général André Agid et Bernard Volker, un ancien journaliste vedette de TF1 qui a dirigé la chaîne de 2011 à 2019.

Pourtant, le 15 janvier dernier, le départ pour Paris du patron du groupe L’Anecdote avait été empêché. Ce dernier avait en effet été refoulé de l’aéroport Yaoundé-Nsimalen alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour la France. Finalement, « ce déplacement a été rendu possible suite aux hautes instructions du président de la République », se gargarise un communiqué de son porte-parole.

Un désaveu pour Ferdinand Ngoh Ngoh

Selon nos informations, Amougou Belinga a saisi le chef de l’État Paul Biya via le directeur du cabinet civil Samuel Mvondo Ayolo. Il a justifié le caractère urgent de ce voyage en France par la nécessité de tenir ce conseil d’administration. En février 2021, il avait acquis Télésud avec un chèque issu du Trésor public et l’appui du cabinet civil de la présidence.

L’opération a été présentée au chef de l’État comme relevant d’une stratégie liée au rayonnement extérieur du pays, même s’il s’agit de la chaîne d’information africaine la moins regardée, selon l’étude Africascope menée par Kantar/TNS. Sa part d’audience est même tombée à zéro à l’automne 2020. Et elle n’apparaît même pas dans le classement des vingt chaînes les plus regardées au Cameroun, selon la même étude.

Communiqué du porte-parole du patron du groupe L’Anecdote

Cette levée de l’interdiction de sortie de territoire sonne comme une victoire pour Amougou Belinga et ses alliés au sein du gouvernement et dans l’entourage présidentiel et comme un désaveu pour le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, et le patron de la police, Martin Mbarga Nguélé. Selon nos informations, les enquêtes le visant, ordonnées par Paul Biya, suivent quoi qu’il en soit leur cours.

Jeune Afrique

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