Dans les rues de la capitale camerounaise, des milliers de femmes vivent un calvaire quotidien entre exploitation et violence. Une enquête exclusive plonge dans l’univers sordide de la prostitution, où l’hypocrisie d’État fait des ravages.
Les travailleuses du sexe sont prises dans un étau infernal. Pour simplement avoir le droit de travailler, elles doivent s’acquitter d’un « droit d’atterrissage » pouvant atteindre 21 000 FCFA, puis reverser 20% de leurs gains à des « gardiens » qui contrôlent les quartiers.
Entre racket policier et violences quotidiennes
Une enquête publiée dévoile un système de racket institutionnalisé. Les forces de l’ordre, censées faire respecter la loi qui interdit la prostitution, sont devenues les premiers prédateurs. Arrestations arbitraires, extorsions, viols : les témoignages glaçants s’accumulent.
Les autorités ferment les yeux sur cette exploitation tant qu’elle reste « canalisée » dans certains quartiers. Pendant ce temps, les femmes sombrent dans la drogue et l’alcool pour supporter leur condition. Du « caillou » à la « Thaïlande« , les substances se multiplient pour oublier l’horreur quotidienne.
Entre les mères maquerelles qui gèrent les maisons closes, les policiers qui rackettent et les clients qui violent, ces femmes survivent dans un système où chaque acteur profite de leur vulnérabilité.