Dans un communiqué officiel publié le 4 mars 2025 dont 237online.com a obtenu copie, le Syndicat National des Chercheurs du Cameroun (SYNAC) a fermement condamné le meurtre brutal de Mounsi Frédéric, chercheur au Centre de Recherches Géologiques et Minières de Garoua. Selon les informations partagées, le scientifique aurait été « ligné, bastonné à mort et incinéré » par une foule en colère lors d’une mission de recherche à Souledé-Roua, localité du Mayo Tsanaga dans l’Extrême-Nord du pays.
Un chercheur dévoué, victime de la vindicte populaire
Le drame est d’autant plus poignant que Mounsi Frédéric avait financé cette mission « totalement par son salaire » pour collecter des données complémentaires en géologie structurale nécessaires à la finalisation de sa thèse de doctorat. Il était accompagné d’un guide et de son ami, le Dr BELLO Bienvenue, enseignant à l’Université de Maroua, qui a subi le même sort tragique.
« Ce meurtre horrible orchestré par une population en colère qui refusait d’écouter le jeune chercheur qui n’avait aucune arme en main est inacceptable surtout lorsqu’on mesure les sacrifices personnels de ce dernier comme tous les autres chercheurs pour produire des données utiles au développement du Cameroun », souligne le communiqué signé par le président du Bureau Exécutif National du SYNAC.
Des revendications fortes pour protéger la communauté scientifique
Face à cette tragédie, le syndicat ne se contente pas de condoléances. Il exige « en urgence du Gouvernement, l’ouverture d’une enquête qui permettra d’identifier les auteurs de ce crime, afin qu’ils répondent face à la loi. » Le SYNAC dénonce également ce qu’il qualifie de « justice populaire », suggérant que le chercheur a eu le temps de se présenter devant une « population sourde » avant d’être tué.
Au-delà de ce cas spécifique, le syndicat appelle à « une discussion sincère avec le Gouvernement pour que les risques liés aux missions de recherche soient réduits au maximum et surtout que la problématique de financement de la recherche soit de nouveau étudiée ». Une menace plane également dans le communiqué: « À défaut d’un dialogue social sincère avec le Gouvernement nous comptons mobiliser toute la Communauté des Chercheurs pour manifester notre désapprobation à cette débrouillardise scientifique qui expose le chercheur camerounais à la vindicte populaire. »
Cette affaire tragique met en lumière les conditions précaires dans lesquelles travaillent de nombreux chercheurs camerounais, contraints de financer eux-mêmes leurs travaux tout en s’exposant à des risques considérables sur le terrain.