Cameroun: Le Rdpc dans la tourmente à Mbouda

Ville de Mbouda

En attendant le verdict du tribunal administratif et l’arbitrage du président national du Rdpc, la ville s’indigne d’avoir vu son maire sortant, Dr Ngoulla Roger, évincé de la tête de l’exécutif communal du chef lieu du département des Bamboutos.

Pour le moment, voici le quatuor qui constitue l’exécutif communal de Mbouda. Le maire est Wadji. Premier adjoint au maire, Pafe Fréderic. Deuxième adjoint Tchio Jean. Troisième adjoint, Mague Marie et pour compléter le tableau, Talissong Jean Claude. Cet exécutif revêt toutes les caractéristiques d’un bureau provisoire, eu égard au recours introduit par le maire sortant, Dr Ngoulla Kenllac Roger Michel, auprès du tribunal administratif, pour dénoncer les irrégularités ayant entaché l’élection du maire et de ses adjoints le 25 février 2020. Avant que la Justice ne livre son verdict qui fera à coup sûr, manifester la vérité, on l’espère, des langues se délient.

Cadres et militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) à Mbouda s’émeuvent de ce que la circulaire du secrétaire général du Comité central du parti au pouvoir, portant investiture des candidats du Rdpc pour l’élection des exécutifs communaux, ait été foulée aux pieds à l’autel des intrigues, de la corruption et du trafic d’influence. «Nous n’arrivons pas à comprendre comment un ministre, fut-il, des Travaux publics, a fait feu de tout bois pour s’impliquer dans le vote du maire et d’imposer son candidat à la tête de la mairie, alors que le maire sortant présente un bilan positif éloquent». S’interroge un cadre du parti du flambeau ardent ayant requis l’anonymat.

Bien plus, le maire choisi lors de la session de plein droit du 25 février dernier, était le premier adjoint au maire sortant. Comment comprendre que les détracteurs du Dr Ngoulla Roger Michel excipent l’argument d’un bilan nul pour justifier son éviction de l’exécutif communal, alors que dans le même temps, deux de ses adjoints, tous comptables de ce prétendu bilan, ont été reconduits, sinon élevés au rang supérieur ? Illustration, Wadji passe de premier adjoint dans l’ancienne mandature au maire. Tchio Jean ancien 3eme adjoint monte au poste de 2eme adjoint au maire.

Dès lors, des voix se sont élevées pour décrier des manœuvres et pratiques dolosives du genre achat des consciences, trafic d’influence et menaces de toutes sortes. Ainsi, sans coup férir, le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi par ailleurs chef de la délégation permanente du Comité central dans le département des Bamboutos, est indexé.

Equilibre sociologique

«Le ministre ne veut pas faire respecter les équilibres sociologiques. Il est de la composante ethnique Ndaa, le député de Bamesingue. C’est pour cela que les Balatchi estiment que la mairie doit leur revenir. Nous, Balatchi, n’allons pas accepter d’être ainsi marginaliser par la simple volonté d’un ministre de la République, qui veut tout ramener à son village. Nous allons nous battre en utilisant toutes les armes légales et le recours à l’arbitrage du sommet du parti, pour que notre frère, Dr Ngoulla de Balatchi, soit reconduit à son poste de maire. C’est la seule condition pour que la paix soit dans notre ville». C’est en cela que le bateau Rdpc dans la ville de Mbouda semble en pleine zone de turbulence pourtant, ce parti a bel et bien remporté tous les sièges aux municipales.

D’où vient-il qu’après ces consultations populaires locales, victorieuse pour le parti au pouvoir, l’on assiste à une menace d’implosion de cette formation politique, au lendemain de la session de plein droit, qui a vu le triomphe des puissances d’argent au détriment des directives duSg du Comité central, Jean Nkuété ? Le tribunal administratif devra dire le droit. Le président national du Rdpc devra frapper du poing sur la table, assurer les arbitrages nécessaires pour que les esprits surchauffés à Mbouda retrouvent le calme.

ALAIN NJIPOU

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