Cameroun : Le procès de l’affaire Martinez Zogo s’ouvre, la vérité enfin dévoilée ?

Martinez Zogo

17 personnes inculpées, une première audience cruciale prévue le 25 mars 2024

Plus d’un an après l’assassinat brutal du journaliste Martinez Zogo, qui avait choqué tout le Cameroun, l’heure de la vérité semble enfin avoir sonné. Comme le révèle en exclusivité 237online.com, votre média de référence, le Tribunal militaire de Yaoundé a notifié 17 personnes inculpées dans le cadre de cette affaire sensible. Parmi elles, des figures de premier plan comme l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga et Léopold Maxime Eko Eko, ancien patron de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE). Une première audience est prévue le 25 mars 2024, ouvrant la voie à un procès qui s’annonce historique.

Complicité de torture, arrestation et séquestration : Des chefs d’accusation lourds

Les chefs d’accusation retenus contre les inculpés donnent la mesure de la gravité des faits reprochés. Jean-Pierre Amougou Belinga et Léopold Maxime Eko Eko sont ainsi poursuivis pour « complicité de torture », tandis que le journaliste Bruno Bidjang, ancien directeur général du groupe de médias Vision 4, est inculpé pour « complicité de torture et d’arrestation et séquestration ». Des qualifications pénales lourdes, qui témoignent de la violence inouïe qui a entouré la mort de Martinez Zogo, dont le corps avait été retrouvé en état de décomposition avancée le 22 janvier 2023.

Le REDHAC et sa coalition Pays-Cameroun appellent à un procès transparent et équitable

Face à l’ouverture imminente de ce procès emblématique, les organisations de défense des droits humains montent au créneau pour réclamer vérité et justice. Dans un communiqué publié le 19 mars 2024, le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC) et sa Coalition pays-Cameroun ont ainsi appelé à la tenue d’un « procès transparent, juste et équitable », avec des audiences publiques permettant de lever le voile sur les circonstances exactes de la mort du journaliste.

Droit à un procès équitable, protection des défenseurs des droits : Les recommandations du REDHAC

Mais au-delà de la seule affaire Martinez Zogo, c’est tout le système judiciaire camerounais qui est interpellé. Le REDHAC et sa Coalition pays-Cameroun demandent ainsi aux autorités judiciaires de garantir à tous les inculpés le droit à un procès équitable, conformément aux standards internationaux en la matière. Ils appellent également à une meilleure protection des défenseurs des droits humains, des journalistes et des acteurs sociaux, trop souvent exposés à des menaces et des représailles dans l’exercice de leur mission fondamentale d’information et de veille citoyenne.

Malgré les avancées, des zones d’ombre persistent

Si l’ouverture de ce procès marque une étape importante dans la quête de vérité et de justice, de nombreuses zones d’ombre persistent. Qui sont les véritables commanditaires de cet assassinat ? Quelles sont les ramifications de cette affaire, qui semble impliquer des acteurs de premier plan de la vie publique et médiatique camerounaise ? Autant de questions qui devront trouver réponse lors des audiences à venir, pour que toute la lumière soit faite sur ce crime odieux qui a endeuillé la presse camerounaise et choqué l’opinion publique.

237online.com, votre fenêtre ouverte sur l’actualité judiciaire au Cameroun, suivra de près chaque étape de ce procès hors norme. Avec un leitmotiv : la recherche obstinée de la vérité, sans complaisance ni tabou. Car c’est en faisant la lumière sur les pages les plus sombres de notre histoire que nous construirons un Cameroun plus juste et plus transparent. Un Cameroun où la presse pourra exercer son rôle vital de contre-pouvoir sans payer le prix du sang. Parce que la mémoire de Martinez Zogo, et de tous les journalistes tombés dans l’exercice de leur mission, nous oblige.

Par Christelle Nana pour 237online.com

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