Cameroun: Le Ngondo 2020 à guichets fermés…

Ngondo 2020

Organisée dans un contexte de crise sanitaire, la grand messe culturelle a été réduite à une cérémonie strictement traditionnelle ce 13 décembre.

Un peu plus de dix minutes. C’est le temps qu’aura mis le porteur du message des ancêtres Sawa parti à leur rencontre dans les abysses du Wouri. Ce qui, de l’avis des fils Sawa représente un vrai record, traduisant l’importance du message des ancêtres. A savoir : assurer la transmission des valeurs culturelles et traditionnelles Sawa aux jeunes. « Quand on parle de transmission de cette manière-là, ça veut dire qu’on donne un instrument qui doit aller vers la continuité, c’est-à-dire qu’on pose tout simplement le problème du comment. Ceci établit naturellement le lien entre celui qui reçoit et celui qui transmet. Ce qui est défini dans ce message, c’est de rétablir la continuité de la relation entre les jeunes et les aînés », a expliqué le président en exercice du Ngondo, SM Jean Yves Eboumbou Douala Manga Bell.

Pour le président du Ngondo, le contexte sanitaire qui a obligé les organisateurs à réduire cet évènement au volet strictement traditionnel, constitue une métaphore du message des ancêtres. « La manière dont on peut percevoir le Ngondo de cette année, c’est que nous sommes dans la restriction, c’est-à-dire la rencontre de ceux qui sont les porteurs de la tradition. « Nyambe » nous a imposé de revenir à des valeurs strictes pour mieux percevoir notre identité culturelle », a fait savoir Jean Yves Eboumbou Douala Manga Bell. Et la restriction a été bien visible sur le site du Ngondo, réduit à quelques dizaines de mètres carrés dans lesquels seuls les autorités traditionnelles, les initiés et dans une moindre mesure la presse, avaient accès.
A en croire Jules Epoh, fils du terroir, ce message arrive à point nommé. « On avait déjà anticipé parce qu’on s’est rendu compte que la jeunesse était un peu en retrait, en ce qui concerne les valeurs traditionnelles.

Ce que j’ai suivi ce jour n’était une surprise pour moi, puisque la grande famille Bon’Epo’A Ngan’Akwa à laquelle j’appartiens était déjà dans cette logique de transmission de nos valeurs traditionnelles ». Le jeune homme s’interroge cependant sur la manière dont cette transmission va s’opérer au sein du Ngondo. « Il y a peu de familles sawa qui transmettent ces valeurs aux jeunes », a-t-il soutenu. Restant dans la pure tradition, les fils et filles sawa ont partagé un repas sur le site de la cérémonie, décoré avec des emblèmes traditionnels.

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