Dans un pays où le taux de chômage des jeunes avoisine 50%, on devrait avoir honte d’employer autant de retraités dans l’administration. Certains services de l’Etat sont pratiquement devenus des repaires de retraités.[pagebreak] Citons pêle-mêle Elecam, la Conac, la Présidence, la CRTV etc. Le cas le plus pathétique est celui du Ministère des Finances qui s’est transformé ces derniers temps en chasse gardée des retraités.
Des dizaines de Contrôleurs Financiers, une bonne brochette de Directeurs et Sous-Directeurs, des payeurs du Trésor et des receveurs des Impôts, de la douane ou du budget devraient déjà être dans leurs villages, entrain de jouir tranquillement de leurs droits à la retraite. Mais hélas ils trônent toujours à leurs postes, cassent et brisent des dizaines de carrières de leurs jeunes collègues, arnaquent et pillent les usagers, volent ouvertement l’argent de l’Etat. Ce sont de super boys qui payent des loyers faramineux à des yoyettes de 25 ans, entretiennent 3 à 4 bureaux parallèles, passent leurs vacances à la Côte d’Azur, envoient leur progéniture fréquenter des collèges de luxe à l’étranger. « Essig Ndzag ya kane yong », aiment-ils à dire. Traduction libre, le tison de bois brûle pour la dernière fois. Une façon de dire qu’il faut savoir profiter de l’instant car la mort n’est pas loin. Le malheur est que c’est avec la complicité des gens qui gouvernent que ces pillards poursuivent leur œuvre de mort et de destruction. Mais ce qu’ils doivent savoir c’est que parfois cette joie peut être de courte durée et se transformer en terrible cauchemar.
Certains retraités maintenus ou rappelés aux affaires croupissent aujourd’hui en prison, rattrapés par l’épervier vorace qui plane sur nos têtes.
Cameroun: Le Minfi s’est transformé en chasse gardée des retraités
