Cameroun : La société civile exige la libération de Kamto

D’après un collectif de leaders, dont Alice Nkom, la mise en liberté du président du Mrc et de tous les prisonniers politiques incarcérés, apaisera les tensions dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

Nous, citoyens camerounais, acteurs de la société civile et acteurs politiques, faisons tous l’amer constat que la situation dans notre pays a atteint des proportions de crise inimaginables. Notre pays fait face à des crises multiformes à de multiples niveaux. » C’est par ce constat alarmant que des leaders de la société civile camerounaise, réunis à Douala le vendredi 22 février 2019 au siège du Cameroon People Party (CPP), plantent le décor d’une déclaration intitulée « Unissons-nous et agissons pour sauver le Cameroun » . La rencontre organisée à l’initiative de plusieurs organisations de la société civile s’est tenue au siège du CPP au quartier Bali. Les signataires de la déclaration sont, entre autres, Édith Kahban Walla, l’avocate et militante des droits de l’ homme Alice Nkom, le prêtre jésuite Ludovic Lado, le cinéaste Jean Pierre Bekolo, l’avocat Félix Agbor Balla, la présidente de l’Alliance des forces progressistes (Afp), Alice Sadio et deux autres acteurs de la société civile, Achille Kotto, Sylvie Ndongmo.
Le slogan résumant la principale exigence formulée par les signataires de la déclaration tient sur trois mots : « Free All Arrested » . En effet, d’après le collectif des organisations de la société civile, « La libération de ces personnes réduira significativement les tensions fans les régions anglophones, […] dans l’espace politique et nous permettra d’avoir un dialogue constructif sur la façon de redéfinir la forme de notre État, comment reconstruire nos systèmes de justice, pour des élections crédibles et pour la démocratie dans son ensemble. » Ce, d’autant plus que ces concitoyens ont été arrêtés alors qu’ils exerçaient leurs droits fondamentaux. Les signataires demandent en outre au gouvernement de respecter les libertés politiques, le droit à l’information, la liberté d’expression, le droit de rassemblement et le droit de manifester tels qu’ils sont garantis par la Constitution.

Au moment où plus de 15 millions de Camerounais font face à « une sévère insécurité alimentaire » causée par la situation sécuritaire dans six
régions du pays (l’Extrême-Nord, le Nord, l’Adamaoua, l’Est, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest), la société civile exige que des mesures soient prises pour
solutionner ces crises dues à la mal gouvernance, faciliter le retour des 50 000 Camerounais réfugiés au Nigeria voisin, assurer à ces compatriotes,
ainsi qu’aux 750 000 déplacés internes, l’accès aux services sociaux de base pour leur survie, les soins de santé et la réinsertion. Par ailleurs, l’État doit mettre en place un programme de soins en traumatologie, de réadaptation et de réinsertion en faveur de ces victimes. « Nous ne resterons pas les bras croisés devant la destruction de notre pays par une poignée de personnes égoïstes, corrompues et violentes dont le seul objectif est de rester au pouvoir. » Les signataires envisagent des actions non-violentes pour exiger la prise en compte de leurs doléances.

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