Cameroun : La grève largement suivie dan l’Adamaoua

Mairie de la Ville de Ngaoundéré

Les cours ont été perturbé dans presque tous les lycées et collèges de la région de l’Adamaoua.

Depuis lundi 21 février 2022, le collectif des enseignants « On a trop supporté » s’est déployé dans plusieurs établissements secondaires de la région de l’Adamaoua. L’operation craie morte va mobiliser une large majorité des enseignants. Au lycée de Ngaoundéré Sabongari, l’ensemble du personnel était présent maïs 90% des enseignants n’ont pas dispensé les cours comme annoncé. Malgré les menaces du proviseurs, les enseignants grévistes vont tenir le cap. Dans les classes de Tle certains cours ont été dispensés par le proviseur et certains censeurs. Au lycée technique de Ngaoundéré c’est par petits groupes que les enseignants grévistes se sont retrouvés dans la cours du lycée. Une feuille de présence a été partagée et l’ensemble du personnel enseignant a émargé pour adhérer au mot d’ordre de grève. « ils sont jeunes et nous sommes là pour les soutenir. C’est une cause collective qui concerne tous les enseignants », confie un enseignant gréviste du lycée technique de Ngaoundéré.

Au lycée de Burkina c’est des enseignants déterminés qui se sont retrouvés à l’esplanade du bloc administratif du lycée « rien ne peut nous arrêter. Nous tous vivons ici avec 1/3, sans le logement depuis plus de 4 ans. Imaginez-vous ce que nous endurons avec nos familles », explique en pleur l’une des enseignantes grévistes. Et d’ajouter que : « 4 ans sans intégration, sans logement, sans complément de salaire et sans rappel. Sommes-nous des esclaves ? Ce gouvernement est méchant », confie un autre enseignant.

Certains portent des tee-shirt noirs accompagnés d’un voile noir pour les femmes. « vive les Ots, allons les Ots », chantent-ils. L’un des points focaux du collectif va expliquer que : « Nous ne cassons rien, nous revendiquons juste ce qui nous reviens de droit. L’opération craie morte va continuer » confie-il.

Dans le département du Mbéré, le mouvement de grève a été le plus suivi malgré les menaces des autorités administratives et du délégué départemental des enseignements secondaires du Mbéré, qui va faire appel à des forces de maintien de l’ordre pour intimider les enseignants grévistes. Selon les différents points focaux du collectif c’est la satisfaction. « Notre grève va continuer parce que les nouvelles venant de Yaoundé ne sont pas bonnes. C’est comme je vous le disais, nous avons trop supporté », explique le point focal du Mbéré. Selon lui, les enseignants grévistes reçoivent des menaces des autorités administratives du département. « Je suis enseignant depuis 4 ans, je vis avec le tiers de mon salaire », confie Charles, l’un des enseignants grévistes. Pour les enseignants du Mbéré, le mot d’ordre de grève ne sera levée que lorsqu’une solution sera trouvée à leurs revendications.

La situation était moins tendue dans le département du Mayo-Banyo. Seuls les établissements de l’arrondissement de Banyo ont observé le mot d’ordre de grève. Au lycée technique de Banyo, seuls 20% du volume des cours ont été assurés depuis le lundi 21 février 2022. Sur des pancartes on peut lire des messages tels que « trop c’est trop. Nous voulons le payement des arriérés des 25.000 compléments de salaire et les 90.000 avancement dans un bref délai » ou encore « le calcul de nos rappels de 1/3 sur la base de 68.000 FCFA et non sur la base de 58000 FCFA », pouvait-on lire sur des pancartes de fortune.

Dans certains lycée et collège de la région, les autorités administratives et les chefs d’établissements ont mis à contribution les élèves pour mettre fin à la grève des enseignants. « nous voulons faire l’école, nous sommes là pour fréquenter » pouvait-on entendre chanter des groupes d’élèves au lycée de Mardock.

A la délégation régionale des Enseignements secondaires de l’Adamaoua, on minimise le mouvement de grève. « la grève n’est pas suivie. Vous avez vu que les élèves commencent déjà à réclamer la reprise des cours. C’est cette situation que nous ne voulons pas dans les établissements », affirme le délégué régional du Minesec dans l’Adamaoua.

Adolarc Lamissia/ 237online.com

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