Cameroun: La filière riz et le PNIA en 2016

Henri Eyebe Ayissi

Le Programme national d’investissement agricole (PNIA) devra dévoiler ses premiers chantiers au cours de cette année, où l’Etat a préféré le retour d’une taxe de 5% sur les importations du riz.
C’est dans une situation de totale dépendance de l’extérieur que se trouve le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader) au cours de cette année 2016. Dépendance de l’approvisionnement en riz toujours à partir de l’importation. Puisque la production nationale tarde à dépasser les 100 000 tonnes. La demande nationale en riz blanchi est estimée à 578 278 tonnes. Il faudra aussi anticiper pour 2017 où le marché national aura besoin de 592 735 tonnes avant d’atteindre le pic des besoins de 607 553 tonnes en 2018. Henri Eyebe Ayissi, qui dirige le Minader depuis le 2 octobre 2015 a commencé à définir des stratégies afin de doper la production nationale.
Selon des informations puisées à bonne source, le ministre de l’Agriculture et du développement rural a commis un expert à la Semry à Yagoua avec des pleins pouvoirs afin de dresser un diagnostic exhaustif pouvant garantir de meilleures productions. L’enjeu est énorme au regard de la place du riz au sein des ménages. 237online.com En 2008, la consommation annuelle par habitant était estimée à 27,7 Kg dans les principales villes que sont Yaoundé et Douala. Les principales villes qui ont vu les jeunes descendre sur la rue dans la vague des émeutes de la faim généralisées en Afrique. La patate est donc chaude pour cet aliment qui voile les déficits dans d’autres filières comme le manioc, où le pays accuse aussi un déficit estimé en 2014 par la FAO à 31 millions de tonnes. Si l’on ajoute la course vers des palliatifs que constitueraient le maïs, le sorgho, la pomme de terre ou la patate, les populations devraient se discuter les productions toujours en inadéquation avec la demande réelle des agrobusiness. Ces derniers ont défini leur priorité dans le cadre du Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (Pidma). Dans la filière sorgho par exemple, les objectifs seront atteints au Pidma, si une des sociétés brassicoles réussissait à capter ses 10 000 tonnes par an. Ou encore si 58 000 tonnes de maïs sont produits pour répondre à la demande des entreprises.
Les grandes orientations contenues dans le PNIA témoignent aussi du niveau de dépendance du secteur agricole camerounais en 2016. Là encore, le Minader devra ressortir des formules acquises lors de son passage au ministère des Relations extérieures pour faire bouger les lignes de financement. Sur un financement escompté de 3 700 milliards FCFA couvrant la période 2015-2020, le Cameroun n’a pas marqué sa pleine souveraineté. Seuls 500 milliards ont été promis par le gouvernement. 237online.com Au cours de la séance de collecte des fonds de septembre 2015, la Banque africaine de développement s’est engagée à verser 305 milliards FCFA, la coopération allemande (GIZ) 10 milliards FCFA, la Banque mondiale a promis 157 milliards FCFA, l’Union européenne 131 milliards FCFA, l’Agence française de développement oscille entre 200 et 250 milliards FCFA, alors que le Fonds international de développement de l’agriculture est prêt à mettre 40 milliards FCFA dans les caisses.

Pierre Nka

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