Cette marchandise prohibée était dissimulée dans des ballots de babouches et de lait en liquide. L’acquisition d’un équipement ultramoderne permettra à la douane d’intensifier les contrôles.
« Que tous ceux qui ont pris la résolution de jouer avec la douane en faisant entrer la marchandise et les objets interdits sachent une chose : ils peuvent continuer à faire leur business, mais ils trouveront sur leur chemin la douane », prévient Robert Tita, chef secteur des douanes du Littoral 2.
Une telle détermination n’est pas sans raison. C’est que, « la douane n’a pas que pour mission de collecter les fonds. Nous avons également comme autre objectif l’assistance à d’autres administrations. C’est dans cette logique qu’il y a peu, vous avez vu l’arrêté conjoint du 24 octobre 2014 signé du ministère du Commerce, des Finances et celui de l’Environnement qui interdit l’entrée et la commercialisation des plastiques non biodégradables », rappelle M. Tita. Qui souligne que c’est cette décision du gouvernement qui a poussé la douane à redoubler de vigilance. Même si jusqu’à présent il est aisé de trouver quasiment sur tous les marchés de la République du plastique non biodégradable qui continue d’entrer au Cameroun par des voies occultes.
« Mme le directeur général des douanes l’a constaté et demandé à tous les chefs secteurs douane de redoubler de vigilance. Elle ne nous a pas envoyé les mains vides. Depuis le 2 avril 2015, elle nous a doté d’une technologie de dernière génération qui viendra révolutionner notre travail », se félicité M. Tita. Le matériel en question est un véhicule spécifique qui a fait ses preuves sous d’autres cieux dans le scanning. «C’est un scanner mobile, déployable sur tous les terrains et qui a plusieurs paramètres », explique-t-il.
En clair, il s’agit d’un véhicule capable, lors d’un simple croisement, de signaler à l’aide des rayons X à l’équipe d’experts à son bord que tel ou tel véhicule contient une marchandise interdite ou des engins dangereux. Les agents de la douane peuvent le balader n’importe où, dans les parkings, les grands espaces commerciaux, les grands axes routiers, etc. « C’est un scanner différent de celui ordinaire. Quelque soit l’endroit où vous dissimulez les explosifs, les armes à feu et toutes marchandises prohibées, ce véhicule vous dénonce », explique M. Tita.
A peine la direction générale des douanes a mis cet équipement à disposition que les résultats sont déjà visibles. Ainsi, le 10 avril à l’ancienne direction générale des douanes à Douala, 1000 ballots de plastiques non biodégradables ont été présentés à la presse. La saisie a été faite à l’entrée de la Région du Sud-ouest. Les propriétaires de cette marchandise contenue dans quatre camions avaient pourtant déclaré les babouches et du lait en liquide. « Mais après, à l’aide de notre technologie, nous avons découvert qu’il y avait du plastique de moins de 60 microns. Les contrebandiers ont pris la peine de mettre les babouches en surface et à l’intérieur des ballots, des paquets de plastiques, et dans d’autres camions nous avons trouvé des ballots entiers de plastiques », explique M. Tita.
Ces plastiques, précise-t-il, seront confiés au ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature pour destruction. La douane, conformément aux textes internationaux, saisira les babouches et le lait. Car ce sont ces produits qui ont été utilisés pour dissimuler un bien interdit.
Cameroun: La douane saisit 1000 ballots de sachets plastiques non biodégradables
