Cameroun: Jean De Dieu Momo passe du coq à l’âne

Le passage du ministre délégué auprès du ministre de la Justice et garde des Sceaux, (Mindel/Minjustice), hier 02 juillet à l’Assemblée nationale, n’est pas resté inaperçu.

Alors que Jean De Dieu Momo est attendu pour défendre le projet de loi portant création, organisation et fonctionnement de la nouvelle Commission des droits de l’homme du Cameroun (Cdhc), ce dernier va confondre la tribune de l’hémicycle du palais de verre de Ngoa-Ekellé à un prétoire. L’avocat de formation entraine l’assistance dans une plaidoirie pro domo. « Ce sont mes amis d’hier, qui sont certainement étonnés que je sois ici. Je viens de là-bas, de cette opposition-là, et je suis ici. On pourrait même dire un opposant dans le gouvernement […]. Je ne renie pas mon passé, mais je me mets au-dessus de ce passé, et je vois mes erreurs d’hier », déclare-t-il. « Je dois vous dire que j’ai un tout petit peu honte de certaines prises de positions du le passé.

Quand je vois les attitudes de mes anciens amis, je suis conforté dans l’idée que j’ai bien fait de quitter l’opposition radicale à laquelle j’ai longtemps appartenu, pratiquement pendant plus de 30 ans », poursuit le leader du parti les Patriotes démocrates pour le développement du Cameroun (Paddec). Dans une posture de victime, Jean De Dieu Momo se mue en plaignant. « Que ce soit à la télévision, ou dans mon bureau, mes propos sont toujours déformés. On m’a même qualifié d’antisémite pour des propos que j’ai tenus. […] Aujourd’hui, mes amis d’hier dans cette vidéo, ont coupé une partie dans laquelle je bois mon vin de palme et non le champagne, le bon vin de palme de chez nous. Ils l’ont présenté à la télévision nationale, les réseaux sociaux. Ils l’ont présenté partout, comme étant les propos d’un membre du gouvernement, qui se moquait du problème dans les régions du Nord- Ouest et du Sud-Ouest ».

Le Mindel/Minjustice s’englue ensuite dans une tentative de clarification. Personne n’ose le couper. Le ton martial, le membre du gouvernement fait un parallèle historique. «J’ai dit que ce qui se passe dans le Nord-Ouest me rappelle tristement ce qui s’est passé chez moi. Lorsque les miens ont pris les armes dans ce pays, pour aller dans le maquis, c’est nous qui avons souffert, ce sont nos parents qui ont dormi dans la forêt. J’ai dit que c’est la même chose qui se passe dans le Nord-Ouest. Ce sont les populations du Nord-Ouest qui souffrent […].

Si les ‘Ambazoniens»’ – je n’ai pas parlé des anglophones – prennent les armes pour aller dans la forêt, est-ce que cela m’empêche de boire mon vin à Yaoundé ? », s’interroge Jean De Dieu Momo, qui ensuite, se présente comme l’un des avocats de la cause anglophone. «J’ai défendu la cause anglophone, avant qu’on n’en arrive aux armes. J’étais l’un des premiers parmi les avocats, qui sont descendus dans la rue à défendre cette position-là». Pour ce dernier, l’hémicycle du palais de verre de Ngoa-Ekellé, semble se confondre aux salles d’audiences dont il est coutumier.

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