Au fil des années, de nombreux Camerounais se recrutent à un chiffre spectaculaire parmi les disciples de Bacchus.L’année dernière les observateurs avertis pensaient que les consommateurs d’alcool avaient atteint la cote d’alerte. Mais que non. Les statistiques présentées pour le compte de l’année 2014, sont davantage effrayantes. Environ, 700 millions de litres de bière consommées. Notamment 6 666 622 hectolitres (hl) vendus, soit une progression de 6,5%, par rapport à l’année précédente. Une donnée qui met en relief l’ampleur de la consommation de l’alcool sur l’étendue du territoire national. Au fil des années, la bière est consommée à un rythme exponentiel. On se souvient que les rapports d’activités des sociétés brassicoles, pour l’année 2013 faisaient état de ce que les Camerounais ont ingurgités 620 millions de litres de bière. Une quantité qui était déjà en nette augmentation de 20 millions de litres, par rapport à l’année 2012. Avec ses différents records, qui ne cessent de monter d’un cran, le Cameroun est en passe de devenir le pays qui regorge d’un très grand nombre d’ivrognes et de personnes atteintes d’éthylisme si on y ajoute la consommation de la bière importée.
L’ivresse publique semble s’emparer du pays, au point de ne plus être réprimée comme un délit. Pourtant l’article 35 de la loi N° 98/004 du 14 avril 1998, portant sur l’orientation de l’éducation au Cameroun, stipule que « l’intégrité physique et morale des élèves est garantie dans le système éducatif ; aussi, sont proscrites : la vente, la distribution et la consommation des boissons alcooliques ». En d’autres termes, il est même interdit d’envoyer des enfants mineurs, dans les buvettes, bistrots, bar acheter de la bière. De plus, le décret n° 90/1483 du 09 novembre 1990 fixant les conditions et les modalités d’exploitation des débits de boissons permanent foulé au pied. Notamment l’article 14 qui dispose qu’ « Aucun débit de boissons ne peut être ouvert ou transféré à moins de 200 mètres à vol d’oiseau d’un hospice, d’un hôpital, d’un établissement d’enseignement, ou d’un édifice consacré au culte ». Sur le terrain, ce ne sont pas les cas de violations desdites dispositions de la loi qui manquent. Les quartiers Mini ferme, Mvog-Ada, Essos ou Ngousso, ont acquis leur triste notoriété par le nombre surprenant de débit de boisson. Ici, la délinquance, l’incivisme, l’anarchie, ont fait leur lit. Pendant ce temps, les autorités préfectorales ont fermé les yeux sur la réglementation qui proscrit la vente des alcools dans certains lieux publics. De l’avis des sociologues, la société est perturbée par la massification des chômeurs, la rareté de l’emploi, les misères diverses, et la multitude des occasions de joie.
[b]Luc Justin Kamguia, 237online.com[/b]