Cameroun – Insolvabilité: Un véhicule de Canal 2 International saisi

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Les téléspectateurs de la chaîne Canal 2 International pourraient être sevrés dans les prochains jours de leur émission grand public «Caravane mobile». Et pour cause, le camion de 10 tonnes, de couleur blanche et immatriculé LT 763 Ab, de marque Renault avec une remorque a été saisi le 4 mars 2014 dernier par les soins de Me Pierre Towa, huissier de justice près la Cour d’appel du Littoral et les Tribunaux de Douala.[pagebreak] Arrivé aux environs de 13 heures 30 au siège de Canal 2 International, l’huissier, agissant à la requête de la Société civile immobilière Abane Sarl s’est dit «porteur des pièces, ayant charge de recevoir et pouvoir de donner bonne et valable quittance» les sommes de 9 210 000 FCFA. Faute d’argent, l’huissier s’est plutôt dirigé vers le camion qui se déploie pour la réalisation de l’émission «Caravane mobile».
Comment en est-on arrivé là? La Sci-Abane Sarl qui est liée à Canal 2 International par un contrat de bail commercial de 12 mois renouvelables automatiquement, estime que Canal 2 a enfreint les clauses du contrat. C’est-à-dire que les loyers payés en 2012 ont expiré depuis le 28 juin 2013 et que depuis lors, l’entreprise que dirige Emmanuel Chatué, sans raison apparente, refuse de payer ses loyers, conformément aux clauses du contrat, c’est-à dire trimestriellement à l’avance dès la 2ème année du contrat. Ce qui fait que Canal 2 International se trouve redevable de la somme de 8 500 000 Fcfa d’arriérés de loyers vis-à-vis de la Sci-Abane. A la Sci-Abane, l’on estime que toutes les démarches initiées, parmi lesquelles l’assignation en expulsion du 3 février 2014 pour obtenir le vilement de ses loyers, sont restées vaines. C’est donc fatalement ce qui a conduit à la saisie conservatoire du car de Canal 2. Joint le 6 février 2014 pour avoir sa version des faits. Emmanuel Chatué nous a renvoyé vers son avocat Me Nana.

Joint à son tour au téléphone vendredi 21 mars dernier à 18 h 15. Me Nana n’a pas du décrocher son téléphone. Revenu à la charge le samedi 22 mars à 12 h 14, l’avocat nous a demandé de le relancer dans 2 heures, s’excusant qu’il était en train de conduire. A 14 h 35 où il consent finalement à parler, il glisse plutôt vers le dilatoire habituel des avocats à court de solutions immédiates, nous demandant tantôt d’aller voir où le car est saisi, tantôt nous rappelant que le téléphone n’était pas indiqué pour ce genre de conversation. En définitive, ce qu’il faut retenir dans cette affaire, c’est l’état de précarité dans laquelle vivent les médias privés camerounais. Même ceux qui donnent l’impression de rouler carrosse. Les problèmes demeurent les mêmes. Ce qui interpelle au premier chef, plus qu’hier, les pouvoirs publics qui sont invités à apporter des solutions définitives à la presse privée nationale, au regard de l’énorme travail abattu par ces médias au quotidien.

Source: La Nouvelle

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