Cameroun – Insécurité : Un taxi bourré d’armes de guerre saisi à Douala

Taxi au Cameroun

Quinze terroristes aux mains des forces de maintien de l’ordre. Une fausse journaliste dans le coup.

C’est comme dans un film western. Le dimanche 21 octobre au matin, au carrefour Dakar, arrondissement de Douala 3e, l’ambiance est bonne enfant. Mais les forces de l’ordre sont dans les parages, en civil et en tenue de gendarmerie ou de police. Au grand marché de Dakar qui occupe pour une bonne partie la chaussée, le business se déroule sans problème apparent.

Non loin de là – il est un peu plus de 8h -, dans un endroit approprié pour un verre, une jeune dame, d’expression anglophone échange avec un homme. Le menu des échanges attire l’attention du maître des céans. En substance, un plan d’attaque grandeur nature est en pleine préparation. Tout se prépare en pidjin, un anglais local non universel. Pour mieux apprivoiser les hommes en tenue très nerveux qui sont de parts et d’autres au carrefour Dakar, la jeune dame a une idée. «Elle s’est présentée à nous comme journaliste. Elle a dit qu’elle travaillait pour le compte du journal Le Messager.» D’accord. C’est un journal connu, à la notoriété établie. «Elle nous a présenté un badge», souffle-t-on.

Entre-temps, les forces de l’ordre ont déjà eu l’échange de la «journaliste» avec son acolyte. On la laisse faire. Elle se retire un moment. La puce est mise à l’oreille des forces de l’ordre, qui passent donc au peigne fin tout ce qui passe comme véhicule. Les forces de l’ordre sont sûres d’elles mêmes, la source de leur informateur fait partie «des honorables informateurs». Le butin tant attendu ne tarde pas. Un taxi arrive, la «journaliste» y est. Et hop ! Fouille systématique. Le résultat n’est pas maigre. «Nous y avons découvert des sacs de gilets pare-balle, des casques et des armes de guerre».

La «journaliste» est arrêtée, ainsi que son conducteur, Narcisse Ngansop, «qui est un homme de main de Maurice Kamto», précise-t-on. Ce n’est pas fini. Pendant que la «journaliste» préparait son coup, non loin de là, une autre équipe d’hommes à la moralité douteuse était assis dans un lieu public. La présence parmi eux d’un opérateur économique qui vit vers Bonamoussadi –donc très loin du carrefour Dakar-attire l’attention d’un fin limier des forces de police qui passe par là en civil. Il s’arrête, les minutes d’après lui donnent raison.

Il apprend que Douala est bien envahie par des forces ennemies, même des mototaximen sont mis à contribution. Des t-shirt floqués «Tout sauf Biya» sont en circulation. Un signal discret est donné. «Nous avons arrêté tout ce groupe, au carrefour Dakar. Nous avons arrêté une cinquantaine. Narcisse Ngansop est à la police judicaire, lui et ses amis d’infortune arriveront à Yaoundé demain (ce lundi) par hélicoptère ». Le téléphone de Narcisse Ngansop a révélé plusieurs points. «Nous avons découvert qu’il a été en communication avec Maurice Kamto».

FORCES DE L’ORDRE

C’est depuis fort longtemps que les forces de maintien de l’ordre scrutent les faits et gestes de Jean Michel Nintcheu. La veille stratégique s’est accrue le samedi 20 octobre au soir. «Dès 19h, à bord d’une Hummer grise, Nintcheu s’est rendu chez Josua Osih à Bonanjo à l’idée de le convaincre pour les évènements du dimanche 21 octobre. Partout où il s’est arrêté, jusqu’à tard dans la nuit, pour prendre un verre, nous y étions aussi». C’est dans ces entrefaites que l’on a su que le code vestimentaire allait être le maillot des Lions indomptables, l’équipe nationale de football.

Dimanche donc, la plupart des personnes interceptées avaient le maillot des Lions indomptables. Jusqu’à 15h hier dimanche 21, le lieutenant colonel Mvoundi, commandant du groupement pour la gendarmerie avait encore derrière son pickup un homme de 38 ans en moyenne. «Ces gens devront passer par les airs pour mener leurs actions, la ville est bien sécurisée», assure l’entourage du Lieutenant-colonel de gendarmerie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *