Cameroun – Grippe aviaire : Peur dans la région de l’Ouest

Grippe aviaire

L’alerte des mortalités de volailles et confirmation de la Grippe aviaire hautement pathogène dans une exploitation avicole à Bamougoum, a suscité de mesures fortes du gouverneur Augustine Awa Fonka.

Le 5 février, le délégué de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales pour la région de l’Ouest, a signé une note constatant des cas de grippe aviaire dans une exploitation avicole de Kongso à Bamougoum, dans le département de la Mifi. En effet, ce foyer de l’épizootie de cette maladie qui vient d’être déclaré à l’Ouest (le plus grand bassin de production avec 47% de la production nationale de volaille et 81% des œufs de table), a suscité des mesures préventives du gouverneur. Augustine Awa Fonka qui a pris un arrêté prescrivant une série de mesures urgentes dont la première est l’abattage de toutes les bêtes de la ferme d’où est partie l’alerte. L’arrêté du gouverneur institue « des mesures urgentes de prévention et de lutte contre l’Inflenza aviaire confirmée dans la région de l’Ouest ».

Dans le but de protéger le cheptel avicole régional, le gouverneur de l’Ouest institue des mesures de prévention et de lutte « contre la grippe aviaire H5N1 dans le département de la Mifi » qu’il élargit aux autres départements « en fonction de l’évolution de la maladie ». Augustine Awa Fonka a par ailleurs prescrit la mise en œuvre des opérations d’abattage sanitaire d’urgence dans les foyers identifiés, leur destruction par incinération et enfouissement sous le contrôle des responsables des services vétérinaires avec l’appui des forces de maintien de l’ordre.

Dans une correspondance adressée à Daniel Ndefonkou, promoteur de l’exploitation avicole de Kongso à Bamougoum, Augustine Awa Fonka, fait savoir à ce dernier que « suites aux mortalités importantes de volailles enregistrées dans votre exploitation, sis à Kongso (Bafoussam 3) et la confirmation par un diagnostic positif de l’infection à Inflenza aviaire, j’ai le regret de vous informer qu’une opération d’abattage sanitaire urgente sera menée dans votre exploitation par les responsables des services vétérinaires, conformément aux dispositions de la loi N°006/2001 du 16 avril 2021, portant nomenclature et règlement zoo-sanitaire des maladies du bétail réputées légalement contagieuse et à déclaration obligatoire ». « Je vous saurais par conséquent gré des mesures que vous voudrez bien prendre pour le bon déroulement de cette opération de protection sanitaire des cheptels aviaires nationaux et de santé publique vétérinaire », écrit le gouverneur. Dans son arrêté, le gouverneur prescrit également « l’érection de la barrière sanitaire au niveau de la ferme, avec interdiction d’accès à toute personne non-autorisée pendant la période de déroulement des opérations d’abattage sanitaire et de désinfection des foyers ; le renforcement de la surveillance des mouvements des animales sensibles, ainsi que des produits des fermes avicoles sur l’ensemble du territoire de la région de l’Ouest ».

Veille sanitaire

Il est désormais question de « la mise en œuvre urgente des enquêtes/investigations épidémiologiques par les services vétérinaires compétents dans les fermes, couvoirs et marchés de volailles vivantes sur l’ensemble du territoire de la région de l’Ouest ; de la mise en œuvre immédiate des opérations de police sanitaire vétérinaire dans tout le foyer détecté dans la région de l’Ouest par les responsables des services compétents conformément à la réglementation en vigueur ». Et face à cette maladie hautement contagieuse, apprend-on, les déplacements des volailles et produits des fermes avicoles à l’intérieur et à l’extérieur de la région de l’Ouest ne sont autorisés que pour les fermes détentrices d’un résultat du test PCR négatif datant de moins d’une semaine ou du test Elisa négatif datant de moins de 72 heures, délivré par le Laboratoire national vétérinaire (Lanavet).

La veille sanitaire est aussi instituée sur l’ensemble de la région. Les missions d’inspection, d’abattages et d’incinération seront sanctionnées par un rapport au gouverneur, prescrit Augustine Awa Fonka. Ces mesures visent à préserver la filière avicole qui peine déjà à se relever des épizooties de grippe aviaire déclarées au Cameroun en 2016 et 2017. Elles ont d’ailleurs fait perdre près de 16 milliards de F aux opérateurs, selon les estimations de l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic). Les opérateurs de la région de l’Ouest ont payé le plus lourd tribut de la crise. La région de l’Ouest pèse à elle seule, 80% dans la filière avicole camerounaise.

Ahmed MBALA / 237online.com

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