Malgré le report présumé de la cérémonie l’année prochaine, les élèves officiers arrivés en fin de formation ne cachent pas leur dépit. Selon nos sources, l’école militaire interarmées (Emia) serait en zone de turbulence. Pour cause: la cérémonie solennelle de sortie de la 33ème promotion prévue en décembre 2013 aurait été renvoyée sine die.
Le 04 décembre 2009, la cour d’honneur du quartier général de Yaoundé avait servi de cadre à la cérémonie de remise des épaulettes aux élèves officiers d’active des 31ème et 32ème promotions (de l’EMIA) respectivement baptisées « promotion Paix et modernité » et « promotion Armée et nation » sous la présidence effective du chef suprême des forces armées lui-même.
Deux années plus tard, le colonel Ndema jusque là directeur de la prestigieuse école, avait été démis au profit du colonel Sévérin Eyenga nommé par décret présidentiel le 19 Août 2011 et installé le 13 septembre de la même année par le ministre délégué à la présidence chargé de la défense Edgar Alain Mebe Ngo’o.
Or d’après de nombreuses indiscrétions, c’est suite aux récriminations de certains officiers généraux béti, faisant état du non-respect du fameux principe de l’équilibre régional, et pire encore, du favoritisme, effectué au profit des candidats issus de l’ouest que des injonctions avaient été données au nouveau directeur de réévaluer ses apprenants. Au final, les cinq premiers de la 33ème promotion étaient tous originaires de la région de l’ouest.
Interrogé au sujet des blocages présomptifs, un sous-officier en service à l’Emia, commente sous anonymat: «on a accusé l’ancien directeur d’avoir favorisé les candidats de l’ouest. Certaines personnes ont laissé courir le faux bruit selon lequel la place à l’EMIA se vendait à sept millions de francs… On sait aujourd’hui que les résultats reflétaient le niveau réel des candidats.» et à lui d’ajouter: «comment voulez-vous qu’un candidat titulaire d’un baccalauréat ait le même niveau qu’un docteur sorti de la faculté de médecine ou un ingénieur diplômé de l’école polytechnique ou celle des travaux publics? Tous les cinq candidats majors sont tantôt médecins et parfois même ingénieurs. Voilà le problème».