Cameroun – Football: Nivellement des valeurs en ligue 1

Coton sport de Garoua a été sacré champion du Cameroun pour la saison 2015.
Le club du Nord va logiquement prendre part à la champions league africaine. Son ambition sur l’échiquier continental reste légitime : parvenir à remporter ce trophée qui lui a échappé en 2008, lorsqu’il fût battu en finale par Al Alhy du Caire. Union de Douala qui a terminé à la deuxième place du classement général jouera également la C1 qu’elle a remporté en 1981. Ce sacre reste d’ailleurs le dernier d’un club camerounais sur la scène africaine. New star de Douala sera l’ambassadeur du Cameroun en coupe de la Caf. En attendant le deuxième représentant qui sortira le vainqueur de la coupe du Cameroun édition 2015 et qui se trouve encore au niveau des 32e de finale.  
Sur le plan sportif, d’une manière générale, le public a assisté à un championnat organisé dans l’amateurisme. Aucun calendrier des rencontres établi à l’avance, ce qui n’est pas pour faciliter la tâche aux entraîneurs. Les difficultés rencontrées par le passé ont de nouveau ressurgit, notamment les retards dans le paiement des subventions dues aux clubs, l’absence de mécènes et le non versement de salaires et primes aux joueurs, etc.
On peut dire, du point de vue administratif, que la Ligue de football professionnel, la Fecafoot, le Minsep et tous les autres acteurs du mouvement sportif ont été hors-jeu. Sur le plan sportif et technique, on semble avoir assisté à un championnat à trois vitesses. D’abord, les «bleus», Botafogo, Lion blessé et Dragon sont partis sur des chapeaux de roue, essayant d’engranger le maximum de points possibles pour assurer très vite le maintien. Ensuite, Cosmos, Apejes et Ums de Loum, des équipes qui avaient laissé une très bonne impression l’année dernière, ont sombré dans la deuxième moitié du classement, voire à la limite de la zone rouge, où ont sombré Tonnerre Kalara club (Tkc) de Yaoundé et Njalla Quan sports academy de Limbe, qui n’impressionne plus personne depuis le décès il y a quelques années, de son président mythique Henry Njalla Quan. L’équipe en attendant l’arrivée d’un nouveau mécène tire le diable par la queue.
Autre constat, Coton sport n’est plus cette bête noire qui dominait de manière outrageante le championnat et des équipes mythiques restent une fois de plus à la traine. Union par exemple connaît des résultats en dents de scie et est scotchée en milieu de classement. Ces trois tableaux édifiants démontrent, non seulement, que ces clubs qui ont fait jadis la fierté du football camerounais ont tout intérêt à se moderniser, à professionnaliser leur gestion, mais davantage que le nivellement des valeurs est une réalité au sein de la grande famille du football camerounais.

Jean Robert Fouda

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