Pour ce qui est de l’entretien routier, pour lequel le ministre se manifeste par une débauche d’énergie, des sources établissent que peu de progrès sont faits dans ce segment.
Fin 2018, le Mintp révèle que « des efforts sensibles ont été faits. Le réseau routier a ainsi gagné 317,6 km de nouvelles routes bitumées et 144 mètres linéaires de ponts construits, à travers l’achèvement de divers projets ». Ces chiffres masquent mal la réalité : le Cameroun compte près de 78 000 km de routes principales, dont 5 133 bitumées et relativement bien aménagées.
Une faible progression du bitumage des routes qui rend hypothétique l’atteinte de l’objectif de plus 9000 km de routes bitumées à l’horizon 2020 que s’est fixé le gouvernement.
Pour des responsables du ministère, le ministre pêche par sa propension au favoritisme. Ainsi des entreprises sont contractualisées, non pas en fonction de leurs capacités techniques, mais davantage en vertu d’affinités. « Le ministre sera débarqué pour faute de gestion », prédit déjà un agent de ce ministère. Pour ce dernier, les projets sont menés avec un « amateurisme voulu » tant que cela permet de distraire des fonds. Le résultat est que de nombreux projets piétinent, à l’instar de la route Bamenda-Babadjou qui bat des records de consommation de crédit pour une faible réalisation physique. « Il y a aussi une tendance à engager plusieurs projets à la fois. La planification et la programmation laissent à désirer » pointe un sous-directeur.
Il ajoute que cela peut se comprendre, le ministre tire beaucoup d’avantages de ces projets. « Tenez par exemple, il a une voiture pour chaque projet. Comptez qu’il y a une quinzaine qu’il a déjà lancée… »