Le peu de dynamisme dont fait montre la ministre des Affaires sociales fait passer ce département pour une institution moribonde. Le coût politique s’en est ressenti au cours de la présidentielle 2018.
Dans le chapitre des échecs fracassants de la présidentielle 2018, il y a le département du Nyong-et-Kelle, qui a pour patron politique du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), la ministre Pauline Irène Nguene. La ministre des Affaires sociales avait une mission à court terme depuis son entrée au gouvernement en octobre 2015 : reconquérir le Nyong-et-Kelle où le Rdpc a cédé du terrain. Trois sièges de députés et des mairies ont ainsi été perdus au profit de l’opposition lors des législatives et municipales de 2013. La ministre des Affaires sociales, membre du comité central et déléguée permanente du parti dans ce département se devait ainsi de reconquérir l’électorat avant la présidentielle 2018.
Mission visiblement impossible pour Pauline Irène Nguene qui a mordu la poussière face à un novice en politique. Cabral Libii a battu le candidat Paul Biya dans la plupart des bureaux de vote dans le Nyong-et-Kelle. Pauline Irène Nguene n’a pu contenir la vague emmenée par un jeune qui se présentait pour la première fois au scrutin présidentiel. Et au comité central du Rdpc, on n’a pas tardé à se poser des questions sur le cas de la ministre, car des élections locales sont prévues en 2020 et le parti du président Paul Biya ne croit plus que la carte Pauline Irène Nguene puisse marcher dans ce département. « Il faut arrêter l’hémorragie, sinon aux législatives et aux municipales ça va être un vrai massacre pour le Rdpc », s’alarme un cadre du comité central.
Au ministère des Affaires sociales dont la politique lui a été confiée il y a cinq ans, c’est la monotonie habituelle. En dehors des rendez-vous traditionnels qui interpellent ce ministère, à l’instar de la journée internationale de l’enfant ou des celle des handicapés, le Minas brille par un manque criard d’initiatives. La politique sociale du gouvernement ne se limite dès lors qu’à des cérémonies protocolaires qui rappellent à l’occasion qu’il existe bel et bien un ministère des Affaires sociales.