Cameroun – Discipline: Les récalcitrants du Rdpc dans le viseur

Jean Nkuete

Une note du secrétaire général du Comité central du parti au pouvoir, Jean Nkuété, signée, hier 16 mars 2020, remet au goût du jour la Commission de discipline ad-hoc La commission Musonge est remise en selle.

Instituée par décision n°3/Rdpc/Pn du 5 décembre 2013 du président national, Paul Biya, en vue de connaître des cas d’indiscipline observés dans les rangs du parti, lors des élections couplées, législatives et municipales du 30 septembre 2013, cette commission vient d’être réactivée. La note qui réhabilite la commission de discipline ad-hoc du Comité central du Rdpc est signée du Secrétaire général du Comité central, Jean Nkuété, hier, lundi 16 mars 2020.

La note n°176/Rdpc/CC/SG/CAB du 16 mars 2020 hérite de la même mission. Connaître des cas d’indiscipline relevés lors du double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020. A cet effet, le Sg du Comité central du Rdpc, a renouvelé sa confiance aux camarades qui avaient planché sur les précédents cas d’indiscipline relevés et portés à l’attention de la hiérarchie du parti.

Investiture à problèmes

Le président de la Commission est encore l’ex-Premier ministre, Peter Mafany Musonge, avec comme vice-présidents Pr Fame Ndongo Jacques, Tsimi Evouna Gilbert, ex-délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, appellation en désuétude du fait de la Loi portant Code général des Collectivités territoriales décentralisées, Mme Yaou Aïssatou et Talba Malla Ibrahim.

Comme membres, figurent en bonne place, Dr Chuinte Madeleine, Mme Mbah Acha Rose, Fogui Jean Pierre, Ndanga Ndinga Badel, Baba Amadou. Les rapporteurs sont cinq. Pr Ndembiyembe Paul Célestin, Monkam Nitcheu Jean Fabien, Ndong Soumhet Benoît, Pr Ngolle Ngolle Elvis, Mien Zok Christophe et Me Eyangoh Louis Gabriel.

La note de Jean Nkuété stipule que la commission devra se réunir sur convocation de son président. C’est dire que dans les prochains jours, Peter MafanyMusonge et ses collaborateurs de la commission de discipline ad-hoc, auront du grain à moudre. Compte tenu des comportements de certains militants et cadres du parti au pouvoir, qui ont pris des libertés par rapport aux instructions du sommet du parti dans le cadre des investitures des candidats, soit à la députation, soit aux postes de conseiller municipal, ou comme maire, adjoints au maire.

Des sanctions en vue…

A ce traité de chapitre, on se souvient que l’élection du premier maire de la ville de Douala, à l’aulne du nouveau code général portant collectivités territoriales décentralisées, a connu deux jours de surchauffe, de tractations et de négociations, avant que Roger Mbassa Diné ne soit finalement élu maire de Douala. C’est que le Comité central du Rdpc avait jeté son dévolu sur l’ex-sénateur. Le mandataire du Comité central à cette élection, Ndong-Soumhet, par ailleurs, un des rapporteurs de la commission Musonge, semblait dépassé par la tournure que l’élection du maire avait prise. Lengue Malapa, avait alors refusé de se soumettre aux directives du sommet du parti, en exigeant aux officiels l’organisation des élections pour désigner le maire, en raison de l’absence d’un consensus.

Les autres candidats, Jérémie Sollè, après rappel à l’ordre du mandataire, avaient battu en retraite. Au deuxième jour, Mbassa Dine avait eu raison de ses adversaires, Jean Jacques Ekindi, Lengue Malapa…Durant ces opérations, un autre cadre du parti, le nommé, Ngwem Mode, grand conseiller de Douala III, a donné du fil à retordre. Ce conseiller métropolitain avait tenté de brouiller le consensus qui avait été au finish obtenu après moult tractations. Ce cadre du Rdpc voulait être 3eme adjoint au maire. Une posture ignorée par le mandataire du Comité central. Finalement, Roger Mbassa Dine a été porté à la tête de l’exécutif municipal de Douala. Le cas de Douala est loin d’être exhaustif.

A Sangmélima, le maire sortant, André Noël Essian investi pourtant par le comité central, et, par ailleurs, protégé du directeur du cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo, a été éconduit. Les conseillers municipaux avaient jeté leur dévolu plutôt sur Jean Faustin Bekono, beaucoup plus proche du ministre des Finances, Louis-Paul Motazé. Nul doute que les cas de Sangmélima, Yaoundé, Douala, Maroua, Garoua et bien d’autres vont retenir l’attention de la Commission de discipline ad-hoc qui devra suggérer des sanctions allant du blâme, à la suspension temporaire, à l’exclusion définitive entre autres. Autant dire que le cœur des récalcitrants du parti du flambeau devra battre la chamade dès l’entrée en scène de Mafany Musonge et son staff.

ALAIN NJIPOU

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