Cameroun : Des transporteurs bloquent la circulation à Dschang

Dschang

Pendant plusieurs heures, ces transporteurs ont protesté contre les tracasseries des forces de l’ordre, qui ont multiplié ces jours des contrôles sur leur axe de travail.

Rescapé de l’incendie de la falaise l’année dernière, lequel a laissé de graves séquelles sur son corps, Michel Djiotsap risque de rater son rendez-vous de soins sur le crâne, qui était prévu ce matin dans un hôpital de référence de Yaoundé. Comme lui, beaucoup d’autres n’ont pas pu voyager à temps hier, jeudi 10 novembre 2022, sur la RR n°16, qui relie Dschang à Bafoussam.

Des transporteurs d’agences, impatients ou découragés, ont renoncé au voyage, après que leurs véhicules ont été bloqués pendant des heures au lieudit Johnny Baleng, à l’entrée de la ville, par une horde de conducteurs en furie. En fin de matinée en effet, des centaines de conducteurs de mototaxi exerçant à Dschang, Bafou, Baleveng et même Bansoa plus loin, auxquels se sont joints ceux des voitures de transport clandestin sur cet axe, des camions de sable et autres, ont pris d’assaut le carrefour. Objectif : « mettre fin à un contrôle mixte gendarmerie-police qui s’y est installé depuis quelques semaines ».

Un de plus, un de trop. « On ne doit plus respirer dans ce pays ? Lorsqu’on va de n’importe quel côté de la ville, on tombe sur un contrôle. A la falaise, ici, à Baleveng, dans les villages… c’est trop ! Qu’ils nous laissent nous débrouiller pour nourrir nos familles. On ne travaille pas pour eux », fulmine un manifestant, à l’endroit du préfet, descendu sur les lieux avec les sous-préfets de Dschang et Nkong-Ni et tous les responsables locaux des forces de défense et de sécurité. Ce n’est qu’au terme de la descente sur les lieux d’un émissaire du gouverneur de la Région, qui a organisé une concertation avec certains représentants des protestataires que la route a pu être libérée et la circulation rétablie, peu après 14h. Pendant ce temps, les agents des forces de l’ordre concernés par la grogne ont été invités à rester de faction, sans plus faire des interpellations.

Certes la Menoua est frontalière du Lebialem, dans le Sud-Ouest anglophone aujourd’hui en crise, et en proie à des infiltrations redoutées. Mais à Dschang, la mauvaise réputation du contrôle fixe installé au sommet de la falaise, à Foreke, est établie. Ceux qui vont à Bafoussam savent ce qu’il faut faire lorsqu’on arrive au carrefour Bamougoum. Identique pour les routes rurales de Fokoué, Fongo Tongo ou Penka Michel. La goutte d’eau qui fait déborder le vase, disent-ils, c’est l’installation récente de cet autre contrôle commandé ce jour par un officier, entre deux dos-d’âne, au carrefour Johnny Baleng. En chœur, les protestataires déplorent le fait que la gendarmerie nationale ait récemment aussi déplacé son peloton de prévention routière, qui sévit le week-end, du carrefour Bamougoum dans la Mifi à Baleveng, à juste 10km de là. « Ils exagèrent. Ils taclent même les motos », s’énervent-ils.

F. K. / 237online.com

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