Cameroun : Des jeunes outillés pour cultiver la paix à Dschang

Dschang university

Ils étaient une trentaine, issus des milieux associatifs à avoir été formés au cours de cet atelier.

Tous ceux qui s’intéressent au Cameroun le disent : le pays est traversé par plusieurs crises. Les plus en vue sont la crise anglophone, les attaques de Boko Haram dans le septentrion, l’afflux des réfugiés aux frontières ou les conflits inter-ethniques. Certaines d’entre elles sont compréhensibles car causées par les injustices, diverses formes de discrimination, le manque d’accès aux services sociaux de base ou la mauvaise gouvernance. « Nous ne concevons pas que les réactions pour rechercher la justice soient violents », objecte cependant la présidente de la branche camerounaise de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, en anglais Wilpf. Sylvie Jacqueline Ndongmo explique que dans l’analyse de la dimension genre dans les conflits, son association a entre autres découvert, entre juillet 2019 et mars 2020, qu’« avant d’être des victimes de la violence, les jeunes en sont des acteurs et des vecteurs, le plus souvent inconscients ». Convaincue qu’un Cameroun sans violences et sans conflits armés est possible, elle a organisé à Dschang, le 12 mai 2021, un « atelier de formation des jeunes sur les droits humains pour une participation citoyenne plus active en vue de la construction d’une paix durable », dont l’objectif était de faire comprendre aux jeunes leur place dans la promotion de la paix et les encourager à mener des actions de paix dans leur environnement.

Le lieu et le profil des participants n’étaient pas un hasard. Par son université, la ville de Dschang dispose d’un potentiel humain varié, au sein duquel une trentaine de jeunes a été sélectionnée. Par sa proximité avec le département anglophone du Lebialem, elle est au cœur même de la gestion des déplacés de la crise anglophone dont la forte présence a modifié la plupart des façons de vivre depuis quatre ans. Avec l’accompagnement du démembrement départemental du ministère de la Jeunesse et de l’Education civique dont le délégué a participé à l’entièreté des travaux, l’adhésion des partenaires comme Youth for peace, Zenu Network, NND Conseil et d’autres, la sensibilisation des jeunes aux comportements paisibles est partie pour s’inscrire dans la durée. « Cet atelier nous a permis de recevoir quelques outils pour mieux communiquer avec les jeunes de la ville », apprécie Mabel, de l’antenne de Dschang de l’association Horizon jeune. « J’ai pris conscience de ma propre responsabilité dans l’occurrence des événements », ajoute un autre, doctorant en science politique.

« Les plateformes de communication existantes offertes par le développement des technologies de l’information et de la communication, loin de détourner les jeunes, devraient leur permettre de jouer ce rôle de pacificateurs et d’agents de changement qu’il nous faut pour le développement du Cameroun », espère la présidente de Wilpf. Créée en pleine première guerre mondiale (1915) par 1136 femmes, Wilpf veut promouvoir, par des moyens non violents, la transformation sociale et la justice pour tous afin d’assurer une paix réelle et durable, et une vraie liberté. Sa branche camerounaise gère un programme de promotion des jeunes à cette fin.

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