Cameroun – Délestages : Le gouvernement en panne de solutions

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Le ministre de l’Eau et de l’Energie jette la faute sur la vétusté des équipements, l’insécurité, la pluviométrie etc.

Les députés ont bombardé de questions Gaston Eloundou Essomba au cours de son passage à l’Assemblée nationale. Communes à tous les préoccupations, les pannes d’électricité que connait le Cameroun. Des problèmes qui sont étendus à toutes les régions. Ainsi, la région de l’Est fait partie des zones les plus touchées par ce problème. En cause principalement, l’absence de barrage hydroélectrique. La région tourne en effet grâce aux centrales thermiques. « Il est difficile à partir d’une centrale thermique de satisfaire la demande en énergie électrique d’une population nombreuse, à plus forte raison celle de toute une région » justifie le ministre de l’Eau et de l’Energie. Plus grave encore, ces centrales connaissent des problèmes. L’enveloppe allouée au carburant nécessaire à leur fonctionnement est insuffisante, 1 milliards par semaine alors que la demande est de 1,6 milliards de F Cfa. En outre la vétusté des équipements n’est pas loin : « Un déficit de production est observé au niveau de la centrale thermique de Bertoua à cause de la vétusté des équipements et de l’indisponibilité de 4 groupes électrogènes. Ce déficit entraine des interruptions récurrentes liées aux rationnements dans les localités qui sont alimentées par ladite centrale à savoir Abong-Mbang, Batouri, Belabo, Mintang ».

Pluviométrie et insécurité

Dans le septentrion, si la vétusté des équipements est brandie par le gouvernement, ce dernier adjoint également la pluviométrie et les questions d’insécurité. Selon les données présentées par le Minee, le barrage de Lagdo principal pourvoyeur en électricité des régions de l’Extrême-nord, du Nord et de l’Adamaoua, connait une baisse de régime. L’on est passé d’un remplissage du barrage à hauteur de 4 milliards de m3 d’eau en 2019 à 2 milliards de m3 d’eau en 2020. « Les populations de ces régions subissent des rationnements quotidiens qui se sont accentués depuis octobre 2020 à cause de la baisse de l’hydrologie observée au barrage hydroélectrique de Lagdo principal ouvrage de production électrique du RIN, appuyé par les centrales thermiques de Garoua-Djamboutou, Ngaoundéré, Maroua et Kousseri » assure Gaston Eloundou Essomba.

L’insécurité joue également un rôle dans la résolution des problèmes de délestage. « Autrefois pour assurer l’exploitation et la maintenance des réseaux dans certaines localité, les équipes d’Eneo empruntaient des routes situées le long de la frontière avec le Nigéria…Mais pour des raisons de sécurité liées aux exactions de la secte Boko Haram, lesdites équipes évitent d’emprunter ces voies risquées. D’où des problèmes d’entretien et de maintenance du Réseau et des équipements dans les localités concernées ».

Surcharge des équipements

Dans les régions du Littoral, du Centre, du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, de l’Ouest et du Sud-Ouest le problème principal est la surcharge des équipements. «Les difficultés liées à la vétusté, à la surcharge des équipements de transport et de distribution qui sont à l’origine des interruptions d l’énergie électrique…du fait de la croissance démographique, certains équipements de transport et de distribution d’électricité sont aujourd’hui surchargés. Les transformateurs sont sollicités au-delà de leur capacité de fonctionnement ».

A ces problèmes s’ajoutent, la chute des poteaux, les activités inciviques (feux de brousse, abattages des arbres sur les corridors des lignes, le manque d’entretien des lignes de distribution, la vétusté des réseaux de distribution etc.

En rappel, la résolution de tous ces problèmes selon le gouvernement nécessite la rondelette somme de 6000 milliards de Fcfa d’ici 2035. Quant à l’électrification des 9000 localités que compte le pays, elle demande une enveloppe de 874 milliards de Fcfa. Soient : 267 milliards pour le Nord, 104 milliards pour le Centre, 101 milliards pour l’Adamaoua, 95 milliards pour le Sud, 90 milliards pour l’Extrême-Nord, 66 milliards pour le Nord-Ouest, 66 milliards pour l’Est, 50 milliards pour le Littoral, 45 milliards pour l’Ouest, et 28 milliards pour le Sud-Ouest. Un montant qui rend ridicule les 7 milliards de Fcfa contenus dans les caisses de Fonds de développement du secteur de l’électricité pour l’exercice en cours.

Ben Christy Moudio

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