Le dimanche 22 décembre 2013, une réunion de personnes se réclamant de l’UPC, baptisée Comité Directeur, s’est tenue à Yaoundé-Parc Kyriakides. Le présidium de ce premier groupe était composé, entre autres, de Onana Victor, Baleguel Nkot, Tekam Jean Michel et René Ngouo Woungly Massaga.A la fin de cette réunion, un Congrès a été convoqué pour le 25 Janvier 2014, avec pour seul objet déclaré, la désignation « d’une Direction unique, reconnue par tous ». Le Congrès du 25 Janvier sera une fois de plus, dans les faits, un Congrès extraordinaire, à l’image de celui tenu à Douala les17 et 18 Mars 2012 ! En effet, ce Congrès n’est pas prévu par ses initiateurs, pour assumer toutes ses prérogatives, notamment recevoir et sanctionner les rapports de la Direction en fin de mandat, adopter la politique que la nouvelle Direction doit mettre en exécution, c’est-à-dire se prononcer sur la ligne politique du Parti que la Direction doit suivre et fixer les objectifs qu’elle doit poursuivre.
La date du Congrès (25 Janvier) n’est pas fixée au hasard ; il faut aller très vite pour prendre de court d’autres groupes qui veulent eux aussi contrôler la Direction du Parti et le financement public des partis politiques représentés au Parlement et dans les Conseils municipaux.
Un deuxième groupe piloté par les membres du « Comité Provisoire » ayant obtenu un mandat électif lors des dernières élections législatives et municipales (les députés Pierre Sende et Bapooh Lipot en tête), fourbit ses armes. En leur qualité de membres du Comité Provisoire mis en place par le Minatd le 02 Juillet 2013, ils se considèrent sans rire comme la Direction de fait de l’UPC, et par conséquent, n’envisagent aucun congrès du parti avant cinq ans !
Afin de contrecarrer l’offensive du camp favorable à la tenue précipitée d’un congrès, quelles qu’en soient les conditions d’organisation, le Dr Sende vient de convoquer à son tour pour le 17 Janvier 2014, une réunion des élus upécistes (conseillers municipaux et députés), avec pour objectif de confirmer le Comité Provisoire comme Direction légitime ! Comme si c’étaient les élus qui désignaient les dirigeants de l’UPC à la place du congrès ! Ainsi, l’herbe serait coupée sous les pieds du premier groupe.
Une course de vitesse est alors ouverte entre les deux groupes. Qui des deux parviendra t-il le premier à se faire accepter comme l’interlocuteur exclusif du Pouvoir et de l’Administration, comme au temps de feu Kodock ? Etant entendu que les deux groupes sont parfaitement d’accord sur la politique de soumission (alliance) au pouvoir RDPC ; politique qu’ils ne veulent pas, les uns et les autres, soumettre à la sanction d’un congrès, ou même d’un comité directeur digne de ce nom. Il est évident que, seul le positionnement personnel des chefs de ces groupes, oppose les deux camps.
Il ne semble pas exclu qu’un troisième groupe mené par Bernard Ouandji, également favorable à la soumission au pouvoir RDPC, soit à l’affût. Rien ne l’empêcherait d’entrer dans la danse avant le 17 Janvier, afin de surclasser les deux autres groupes.
Il faut souligner que tout ce désordre se met en place sous nos yeux, avec la bienveillance du Minatd dont les sous – préfets recommencent à distribuer, à tour de bras, les récépissés de déclaration de réunions de l’UPC. Après cela, le même Minatd viendra déplorer l’existence de multiples factions de l’UPC… Sans aucun doute, et nous l’avons toujours dit, c’est le Pouvoir RDPC et son Administration qui encouragent et entretiennent les factions au sein de l’UPC.
L’UPC doit se mettre en ordre de bataille pour conquérir le pouvoir à tous les niveaux des institutions de la République. Mais, être présent dans les institutions de la République, ne signifie nullement servir de porteur d’eau, en entrant par exemple dans un Gouvernement pour faire la politique d’un autre parti, « pour réaliser les objectifs du Chef de l’Etat qui est déterminé à faire du Cameroun, un pays émergeant en 2035 », comme le répète inlassablement Bapooh Lipot. L’UPC est d’ores et déjà dans les institutions de la République à travers ses députés, maires et conseillers municipaux. La politique de ces représentants de l’UPC ne saurait être autre que la politique du Parti, pour son développement et l’atteinte de ses objectifs politiques, tels que arrêtés par un Congrès digne de ce nom.
Pour que l’UPC retrouve sa place, toute sa place sur l’échiquier politique camerounais, il faut qu’elle redevienne une organisation unie et surtout forte, dont l’action est sous-tendue par une ligne politique claire, qui définit souverainement son orientation politique, fait connaître son programme d’action et son projet de société ; toutes choses susceptibles d’emporter l’adhésion des populations du Cameroun. Ceci ne serait envisageable qu’à l’issue d’un débat constructif dans le cadre d’un véritable congrès, qui ne saurait donc avoir pour priorité la seule désignation d’une Direction ; une Direction qui ne sera pas soumise à une ligne politique, comme semble l’avoir envisagé la réunion du 22 Décembre 2013, mais qui se donnerait plutôt carte blanche pour faire sa propre politique, comme par le passé, sans aucun bénéfice, ni pour l’UPC ni pour le Cameroun.
Dans la perspective d’une UPC unie, forte et claire dans son orientation et ses objectifs, les signataires de la présente Déclaration demandent à ceux qui prendront part au congrès convoqué pour le 25 Janvier 2014 d’y présenter et faire adopter des propositions concrètes sur :
– L’orientation et la stratégie politiques de l’UPC, en se prononçant particulièrement sur la politique des alliances et notamment sur celle dont certains se réclament avec le RDPC.
– Le programme d’action qui définit le plan d’organisation et de mobilisation du parti, avec un accent tout particulier sur la nécessaire révision de nos textes de base (Statuts et Règlement intérieur), pour un fonctionnement adapté de l’UPC à l’évolution de l’environnement politique du Cameroun.
– Le projet de société que l’UPC se doit de présenter au pays et qu’elle promet de mettre en œuvre lorsqu’elle sera en charge du pouvoir d’Etat. Ce projet s’articule autour de propositions concrètes au plan économique et financier, social et culturel, afin de sortir le Cameroun de la situation peu enviable dans laquelle il se trouve aujourd’hui..
Nous appelons tous ceux qui auraient un projet pour l’UPC et le Cameroun, à le présenter au Congrès, pour permettre aux congressistes de choisir en toute connaissance de cause, la Direction qui sera chargée d’appliquer la ligne politique ayant obtenu l’aval de la majorité des upécistes.
Nous récusons d’ores et déjà les combinaisons sans principes entre « personnalités » en vue de former une Direction en fin de compte libre de faire sa propre politique, parce que n’étant pas soumise à une feuille de route arrêtée par le Congrès souverain.
Afin que le Congrès ne soit pas une simple foire, nous insistons sur la qualité des participants. Nos règlements actuels distinguent deux types de participants au Congrès, avec voix délibérative : les membres du CD sortant et les Délégués de la base.
Dans l’hypothèse du congrès prévu le 25 Janvier, les organisateurs semblent avoir prévu d’exclure les membres du CD sortant comme participants de droit ! Une aberration, sachant que c’est le même CD qui est censé avoir convoqué ce congrès.
Nous estimons qu’il est important de respecter nos textes, tant qu’ils sont encore en vigueur. Les listes des membres des trois CD dont les factions se sont réunis à Edéa le 29 Juin 2013, constituent à notre avis les seuls participants de plein droit au futur congrès.
Les délégués de la base représentent le poids politique de leurs structures. Les délégués au Congrès désignés à la base, seront élus par leurs comités de base, au niveau des sections d’Arrondissement, suivant une procédure transparente. La désignation des délégués devra donc être contrôlée sur le terrain, mais aussi au Congrès où chacun devra justifier de sa qualité de délégué, tout comme les membres du Comité Directeur sortant.
Si ce travail préliminaire n’est pas fait, qu’on ne prétende pas que c’est faute de temps. On devait le savoir avant de fixer la date du Congrès.
SIGNATAIRES
MAKEK Maurice, Vice Président de l’UPC, Congrès de Douala 2012 BAKANG TONJE, Conseiller Général, Congrès de Douala 2012
MOUTLEN Ferdinand, 1er Adjoind au Maire d’Edéa 1er
BOUM Jean Pierre, Membre du BCD, Congrès de Douala 2012
MBENGAN Louis Noé, Membre du BCD, Congrès de Douala 2012
NJIKAM Omer, Membre du BCD, Congrès Douala 2012
MBOMNDA BABA, Membre du BCD, Congrès de Douala 2012