Cameroun : Coup de tonnerre au PCRN, Kona Robert suspendu pour « violations graves »

Kona

C’est une décision qui risque de faire date dans l’histoire politique camerounaise. Comme le révèle en exclusivité 237online.com, votre média politique de référence, Kona Robert, figure emblématique du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), vient d’être suspendu de ses fonctions au sein du Bureau Politique National. Une sanction lourde, prise à l’unanimité par la Commission de Discipline du parti, qui fait suite à de « multiples violations graves » des textes statutaires et réglementaires.

Convocation d’un congrès « fantôme », signatures de décisions « illégales » : Les griefs qui accablent Kona Robert

Au cœur des accusations portées contre Kona Robert, il y a notamment la convocation d’un congrès « fantôme » à Kaélé pour l’année 2024, annoncée lors d’une conférence de presse organisée dans un hôtel de la place. Une initiative jugée contraire aux dispositions statutaires, qui réservent au Congrès, instance suprême du parti, le pouvoir de convoquer de telles assises. Mais ce n’est pas tout. Kona Robert est également accusé d’avoir, de manière répétée, signé des décisions « en violation des dispositions statutaires et réglementaires », s’arrogeant des titres « imaginaires » tels que « président fondateur » ou « président fondataire« .

Quand un cofondateur défie les instances : Kona Robert dans le collimateur du CES

Ces agissements n’ont pas manqué d’attirer l’attention du Comité d’Éthique et de Surveillance (CES) du PCRN. Saisi par la base militante « dans son écrasante majorité », cet organe a instruit un dossier disciplinaire à l’encontre de Kona Robert, transmis à la Commission de Discipline. Une procédure rarissime, qui témoigne de la gravité des faits reprochés et de la détermination du parti à faire respecter ses règles, fût-ce au prix de sanctions contre ses figures historiques.

Maroua n’est pas Yaoundé : Quand Kona Robert déplace le siège du parti

Parmi les griefs retenus contre Kona Robert, il y a aussi cette étonnante affaire de « délocalisation » du siège du parti. Dans un communiqué du 17 mars 2024, l’ancien dirigeant a en effet utilisé un papier en-tête du PCRN indiquant Maroua comme siège social, alors que les différents textes fixent celui-ci à Yaoundé. Un « détail » qui en dit long sur la volonté de Kona Robert de s’affranchir des règles et des instances.

La goutte d’eau : Quand Kona Robert traîne le PCRN devant les tribunaux

Mais ce qui semble avoir scellé le sort de Kona Robert, c’est sa décision de saisir le Tribunal de Kaélé pour contester les résolutions du Congrès de Guidiguis du 11 mai 2019. Un acte perçu comme une véritable déclaration de guerre, doublée d’un aveu d’impuissance. « Par cet acte de saisine, le Camarade Kona Robert reconnait explicitement qu’il n’a ni le statut ni la légalité d’agir ou représenter le PCRN », souligne la décision de la Commission de Discipline. Un camouflet pour celui qui se rêvait en « président fondateur ».

Une sanction lourde, des conséquences majeures pour l’avenir du PCRN

Au final, c’est une sanction d’une sévérité rare qui a été prononcée à l’encontre de Kona Robert : suspension de ses fonctions au Bureau Politique National, interdiction formelle d’agir au nom du PCRN « de quelque manière ou de quelque titre que ce soit« , et exclusion du parti « avec toutes ses conséquences ». Un véritable séisme politique, qui prive le PCRN d’une de ses figures historiques, mais qui témoigne aussi de sa volonté de tourner la page des querelles de personnes pour se projeter vers l’avenir.

Nul doute que cette décision fera date, et sera scrutée bien au-delà des rangs du PCRN. 237online.com, votre fenêtre toujours ouverte sur les coulisses de la politique camerounaise, suivra pour vous les remous et les réactions suscités par ce coup de tonnerre. Car au-delà d’un homme, c’est toute une page de l’histoire de ce parti atypique qui se tourne. Avec, à la clé, de nombreuses questions sur son avenir et sa capacité à peser sur l’échiquier politique national. Des questions que nous continuerons à explorer, avec la rigueur et l’impartialité qui font notre marque de fabrique.

Par François Etoga pour 237online.com

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