Cameroun – Conseil de discipline au Rdpc: l’Ouest en ébullition

RDPC lancement campagne

Des militants des circonscriptions de Bafoussam 1er, Koutaba et Banka espèrent des sanctions vis-à-vis de certains de leurs camarades et cadres du parti de Paul Biya.

Rien n’indique que la question est prise en compte lors des délibérations du conseil de discipline convoqué par la hiérarchie du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Dans les rangs du Rdpc, le débat est pourtant à l’ordre du jour. Au terme de l’élection présidentielle d’octobre 2018, le parti a mordu la poussière dans le département face au Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). Pis, lors des élections municipales et législatives de février 2020, le parti de Paul Biya a perdu son pari face au Social democratic front (Sdf). Depuis les deux consultations, la question sur le partage des responsabilités fait florès dans les rangs des militants et sympathisants de la formation politique que dirige Paul Biya, dans la région de l’Ouest.

La convocation d’un conseil de discipline au sein du Rdpc ramène à l’ordre du jour la querelle au sein du parti du flambeau dans le chef-lieu de la région de l’Ouest. Outre les milieux des militants de base, la question semble s’imposer dans la hiérarchie locale du Rdpc, tant dans le département de la Mifi que dans la région de l’Ouest. Une problématique qui prend essence, en ce moment, dans le score réalisé par le Rdpc lors des élections des conseillers municipaux dans l’arrondissement de Bafoussaam 1er. La polémique dénommée «trouble» par certains hiérarques du Rdpc dans la région de l’Ouest ne fait pas perdre de vue que militants et sympathisants sont opposés sur les responsabilités, discutées dans cette formation politique, au sujet des victoires gagnées par le Sdf et le Mrc dans cette sphère politique. Epicentre de la polémique, les inconditionnels du Rdpc dans l’arrondissement de Bafoussam n’ont de cesse de rejeter le tord de l’échec de la liste de ce parti sur certains mandants désignés par le comité central dans cette localité. Des mandataires qui, dixit, de nombreuses sources proches de la hiérarchie locale du Rdpc dans la Mifi «ont vendu les résultats du Rdpc à l’opposition».

La plainte a d’ailleurs été portée par le coordonateur permanent du comité central du Rdpc dans l’arrondissement de la Mifi. Au terme des élections municipales et législatives, dans la circonscription de Bafoussam 1er, Pascal Nguihé Kante (secrétaire général adjoint des services du Premier ministre) a soutenu que certains de ses camarades ont manœuvré pour la victoire de la liste Sdf, en la finançant dans l’arrondissement chef-lieu de la région de l’Ouest. Des dénonciations soutenues par une frange des militants de cette formation politique qui ont porté le débat par devant le tribunal administratif. Une affaire désormais portée à l’appréciation de la chambre administrative de la Cour suprême. Une procédure enrôlée au terme de l’audience en «recours en annulation» du 24 mars 2020 dont a bénéficié la liste conduite par le maire sortant de la commune d’arrondissement de Bafoussam 1er Hilaire Focka Focka.

Koutaba, Banka…

La polémique opposant les militants et cadres du Rdpc, autour des dernières élections locales impacte aussi sur les circonscriptions administratives de Koutaba et celle de Banka. Ces requêtes font partie, entre autres, de celles soutenues par les candidats aux élections municipales et législatives du 9 février 2020. Au terme de ces consultations, les listes conduites par le Rdpc ont en effet saisi le tribunal administratif de l’Ouest dans des cas liés aux actes de corruption indexant leurs camarades ainsi que Election’s Cameroon (Elecam). C’est de même qu’une liste non exhaustive de plaintes énonce des dénonciations issues de la base du Rdpc dans la région de l’Ouest. Des dénonciations qui invoquent des manœuvres de certains cadres du parti du flambeau pour modifier les résultats des candidats choisis par les démembrements locaux du parti que dirige Paul Biya.

Les élections municipales et législatives ont été annulées dans une quinzaine de bureaux de vote de l’arrondissement de Koutaba, département du Noun. Des élections, en partie annulées pour cause de non respect des heures de clôture des bureaux de vote. Un fait qui, soutient la liste du Rdpc, aurait conduit à des tripatouillages «orchestrées par les candidats de l’Udc (Union démocratique du Cameroun)». Dans la localité de Banka, des candidats Rdpc ont introduis une requête accusant l’exécutif actuel de «tricherie». Plainte soutenue par la liste de l’Union des mouvements socialistes du Cameroun (Ums). Reste que, de l’avis même des spécialistes du droit électoral camerounais «aucune élection n’a jamais été annulée au Cameroun du fait des plaintes et enrôlements y relatifs». Une réalité loin de dissoudre les espoirs de nombreux militants du Rdpc dans la région de l’Ouest. Nombreux pensent en effet que des sanctions contre certains de leurs camarades sonneraient le glas de l’impunité dans le parti de Paul Biya.

Joseph OLINGA N.

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