Cameroun – Circulation des armes à feu : Atanga Nji tire la sonnette d’alarme

Atanga Nji à l'Ouest

Compte tenu du contexte sécuritaire, le ministre de l’Administration territoriale suspend la vente des pistolets traumatiques sur le territoire national.

« Le nombre d’armes à feu en circulation est largement supérieur à celui des autorisations dûment accordées par le ministre de l’Administration territoriale. Cette situation s’est davantage aggravée par le fait que, contrairement à ce que prescrit la loi, les responsables des différentes armureries ne tiennent pas de manière systématique, des fichiers numériques et physiques devant permettre de retracer toutes les opérations ». C’est le constat fait par Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale. Le patron du commandant territorial, recevait ce 6 mai 2021 à Yaoundé les promoteurs d’armureries. Malgré les dispositions de la loi N° 2016/015 du 14 décembre 2016 portant régime général des armes et munitions au Cameroun, plusieurs personnes détiennent des armes à feu, modernes ou de fabrication artisanale, sans la moindre autorisation. Selon le ministre, plus de 3000 armes à feu sont en circulation de manière illégale. Une rencontre qui intervient dans un contexte marqué par une crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et l’instabilité dans certains pays voisins.

La rencontre était l’occasion pour le ministre de relever les irrégularités dans le secteur d’armurerie, qui compromettent la sécurité des populations. La mauvaise tenue des registres, l’absence d’informatisation des armureries, la non transmission régulière au ministre de l’Administration territoriale des rapports d’activités. Il dénonce également l’absence de qualification du personnel en service dans les armureries, la méprise des textes en vigueur en matière de commercialisation des armes et munitions. Selon Paul Atanga Nji, ces multiples manquements de la part des responsables d’armureries ne permettent pas à l’administration de disposer, en temps réel, d’informations utiles et fiables sur les dates d’entrée et de sortie des armes et munitions vendues ou achetées. L’identité et les domiciles de ceux qui possèdent les armes ne sont toujours pas connus par l’administration. « S’agissant en particulier des armes d’auto défense de type pistolet traumatique, certes selon les dispositions de la loi portant régime général des armes et munitions au Cameroun, cette catégorie d’armes est en vente libre, et ne nécessite pas d’autorisation. Toutefois, au regard du contexte sécuritaire actuel, et compte tenu de l’usage abusif de cette catégorie d’armes par les individus de moralité douteuse, la vente des pistolets traumatiques est suspendue sur l’étendue du territoire à compter de ce jour. Nous envisageons de mettre en place une procédure permettant une identification complète des acquéreurs des pistolets traumatiques en vue de mieux connaitre leur moralité », ainsi a décidé le ministre de l’Administration territoriale.

En l’espace de trois ans, c’est la deuxième rencontre que le ministre de l’Administration territoriale organise avec les promoteurs d’armureries. La première rencontre avait été organisée en avril 2018 suite à la fermeture des armureries dans six régions du pays. L’objectif de la fermeture était d’amener les responsables de ce secteur de se conformer à la réglementation en vigueur. « Nous prenons acte des instructions du ministre grâce à la politique du président de la république, les armureries ont été conservées malgré les remous sécuritaires que nous connaissons. L’objectif pour nous est de travailler pour veiller à la conformité de notre secteur d’activité », affirme Fernand Belibi Edza, président du collectif des propriétaires d’armureries. « Le ministre de l’Administration territoriale est ; en l’état actuel de la législation, la seule autorité habileté à délivrer les autorisations d’acquisition et permis de port d’armes de poing et de chasse ainsi que les munitions. Toute demande dans ce sens doit par conséquent lui être directement adressée. Les gouverneurs et les préfets ne peuvent intervenir en cette matière qu’en vertu d’une délégation formelle du ministre de l’Administration territoriale, laquelle ne saurait en aucun cas porter sur les armes à poing », précise Paul Atanga Nji.

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