Cameroun : Ce que Cabral Libii pense du vaccin anti-Covid

Cabral Libii s'exprime à la Nation

Morceaux choisis de la tribune publiée par le président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) sur l’introduction du vaccin contre le coronavirus au Cameroun.

« En 2020, il me souvient avoir interpellé le Ministre de la Santé sur la question spécifique du vaccin contre la Covid-19 dans notre contexte et sur l’état d’avancement de notre recherche scientifique en lien notamment avec notre pharmacopée. Il me souvient en une occasion qui était consacrée au très controversé vaccin contre le cancer du col de l’utérus administré aux jeunes filles, l’avoir interpellé sur l’état de notre dispositif de pharmacovigilance qui est le mécanisme national de surveillance des effets secondaires nocifs éventuels des médicaments. Au sujet du vaccin contre la Covid-19, le Ministre m’avait alors dit que le Cameroun avait souscrit à l’initiative Covax mise en place par l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) en partenariat avec Gavi « Alliance Globale pour les Vaccins et l’Immunisation ». Initiative devant donc permettre de fournir en vaccins, les pays les plus défavorisés. Nous y sommes.

Mais au même moment que nous apprenons qu’une première livraison par les bons soins du Covax du vaccin suédo-britannique dénommé AstraZeneca va permettre le déclenchement d’une campagne de vaccination chez nous, nous apprenons également que plusieurs pays dans le monde ont suspendu l’administration dudit vaccin. Ce qui en rajoute au scepticisme ambiant qui entoure la question des vaccins en général, et surtout des nouveaux vaccins en particulier. Il faut dire qu’au-delà des extrapolations et autres paranoïas, cette peur n’est pas sans fondement. En 2019 le monde entier était en émoi suite au scandale de la Dengvaxia aux Philippines, tout premier vaccin au monde sorti des laboratoires Sanofi contre la dengue, qu’on soupçonnait d’avoir décimé des centaines d’enfants. La suite est connue, le vaccin a été retiré, des responsables inculpés par la justice pour défaut de vigilance.

Les Camerounais ont toujours été vaccinés. Contre lapolyo, la tuberculose, la fièvre jaune etc. Le problème n’est donc pas la vaccination. La crainte c’est ce vaccin. Et cette crainte est justifiée. En France, un sondage BFMTV annonçait au mardi 16 mars 2021 que 58% des Français déclaraient ne pas avoir confiance en ce vaccin, contre 20% seulement qui disaient avoir confiance. Au Cameroun, il n’y a pas un sondage à date, mais si je m’en tiens aux camerounais avec qui j’ai échangé, c’est carrément le rejet pur et simple. Le gouvernement est visiblement lui-même désemparé. Comment rassurer au sujet d’un produit envers lequel les occidentaux eux-mêmes prennent des précautions ? Donc le gouvernement est lui-même suspendu aux vérifications européennes. Mais le mal est fait. Du coup, il est précautionneux de reculer d’abord. Un choix difficile en effet, parce qu’il y a recrudescence de la Covid.

Ayant mené des recherches, j’ai découvert qu’à la différence de tous les « vieux » vaccins que nous connaissons qui ont fait leurs preuves et qui sont administrés à l’homme en vue de prévenir une maladie qui viendra plus tard suite à une infection bactérienne ou virale, aucune certitude scientifique ne nous dit aujourd’hui qu’un seul des vaccins dont on parle, peut empêcher à 100% de prévenir la maladie. En clair, même vacciné, il y a toujours risque d’attraper la maladie. C’est pour cette raison que même dans les pays où la vaccination avance bon train, les mesures de distanciation demeurent rigoureuses. La vertu certaine qu’on reconnait aux différents vaccins qui circulent, c’est la réduction de la charge virale, la forte atténuation de la contagion et de l’intensité de la maladie afin d’éviter sa létalité. Personne ne sait donc sur quelle durée le vaccin agit, durée au bout de laquelle il faudrait éventuellement un vaccin de rappel. Il demeure néanmoins indiqué de se vacciner parce que ça sauve la vie.

Dans le document de suivi-évaluation publié par l’OMS le 10 mars 2021, il y a 15 vaccins en expérimentation avancée et qui sont d’ailleurs déjà administrés dans leurs pays de découverte. Sur les 15, 03 seulement ont fait l’objet d’une validation définitive par l’Oms. Il s’agit de ceux produits par PfizerBioNtech, AstraZeneca et Serum Institute of India. Les deux derniers étant identiques. Il faut d’ailleurs préciser au regard de ce
tableau que le vaccin Moderna qui circule au Etats Unis n’a pas encore fait l’objet d’une validation définitive par l’OMS parce que toutes les étapes de validation ne sont pas totalement satisfaites, mais il a reçu une autorisation de l’Agence Médicale Européenne. La curiosité à ce niveau vient de ce que le vaccin chinois Sinopharm qui est exactement au même niveau de progression que le vaccin Moderna américain, n’a pas reçu l’autorisation de circulation en Union Européenne. Cette même curiosité concerne l’autre vaccin américain Janssen de Johnson and Johnson. Il n’est pas inutile de préciser aussi que ce tableau laisse planer de curieux doute sur le vaccin de l’industriel russe, The Gamaleya National Center, Sputnik 5, dont l’efficacité est pourtant établie par les revues scientifiques qui font autorité mondiale.

Sur tous ces vaccins, il y en a deux qui ne pouvaient nous être attribués. Pfizer et Moderna en l’occurrence parce que nécessitant une conservation à des températures très basses et une administration dans des délais très contraignants. C’est donc logiquement que seul AstraZeneca circulant au sein de l’UE, nous convenait parce qu’administré en une seule dose et conservable au réfrigérateur. Toutefois, trois d’entre ces vaccins présentent une spécificité.»

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