Les membres de la commission de délivrance qui vont être installés ce jour ont pour objectif d’assainir la profession de journaliste.En mai dernier, la Commission de délivrance de la carte de presse renaît de ses cendres après plus de cinq ans de léthargie. Une renaissance marquée par la nomination des neuf membres à la suite de la signature d’un arrêté par le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.
Celle-ci est constituée de trois représentants des administrations publiques, trois représentants des journalistes, deux représentants des supports médiatiques et un représentant des auxiliaires de la profession de journalisme.
Et la cerise est posée sur le gâteau le 3 juillet dernier avec la nomination par arrêté du Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang, du président de cette commission : Sévérin Tchounkeu. Cette nouvelle équipe installée ce jour aura la lourde charge d’assainir la profession infiltrée par des non-professionnels.
Et l’un des défis reste la délivrance de cette pièce d’identité et d’identification du journaliste. Car aujourd’hui, il est difficile de dire qui est journaliste et qui ne l’est pas. « Le journalisme, ce n’est pas tout simplement le fait de parler dans une chaîne de radio, de télévision ou d’écrire. Il est dit qu’on traîne la définition française du journaliste de laquelle nous avons tiré la nôtre au Cameroun et qui demande quand même que vous tiriez l’essentiel de vos revenus de cette pratique. Or, il y a des gens qui écrivent dans les journaux et qui parlent tous les jours à la radio, à la télé mais qui ne sont pas journalistes aux yeux de la loi. Pour moi, la carte de presse prouve que vous exercez la profession. On est journaliste au titre de ce que prévoit la loi », explique Dr Nta à Bitang, enseignant à l’ESSTIC. Celle-ci permettra de faire le tri et le distingo entre le bon grain et l’ivraie. Tous les professionnels sont unanimes sur le fait que la confusion doit cesser. Pour ce relookage du processus de délivrance de la carte de presse, les attentes des professionnels sont nombreuses. « On jugera le maçon au pied du mur. La nouvelle équipe bénéficie d’une présomption de compétence avérée. Mais, la réussite dépendra de la capacité à transformer et à surmonter les nombreux écueils et obstacles en opportunités », espère Thierry Ndong, journaliste. Pour d’autres, l’inquiétude persiste dans la mesure où la loi camerounaise en elle-même ouvre la porte à beaucoup de choses. « La loi de 90 fait qu’on peut être journaliste le matin et le soir faire autre chose. Celle-ci permet à tout le monde d’être journaliste. Et du coup, il sera difficile d’identifier une personne dont l’identité reste floue », confie un autre journaliste. « Nous souhaitons que cette carte de presse soit effectivement attribuée aux vrais journalistes. Il faut également qu’elle soit de bonne qualité c’est-à-dire qu’elle ne soit pas à l’image des récépissés des CNI dont l’aspect physique laisse à désirer. Nous avons espoir qu’on saura enfin qui est
qui », conclut un journaliste à la CRTV. C’est donc peu dire que les nouveaux responsables ont du pain sur la planche.
[b]Sorèle GUEBEDIANG à BESSONG[/b]