Cameroun : Capitaliser la filière manioc vecteur de croissance

manioc

C’est l’objectif visé par le forum régional sur le renforcement des capacités des micro-Pme dans la zone de libre-échange continentale, qui s’est achevé ce 1er février 2022 au Cameroun.

La description faite du manioc par Hélène Minsili Ondobo Mboudou, plus connue sous le nom mama Douala de la Mefou Akono, Pca de Socamapa, une coopérative de produits agricoles, est assez poignante. « On a 32 dérivés du manioc. Le whisky, la farine, le tapioca, l’amidon, le bobolo, et autres ; les feuilles de manioc que l’on transforme en toutes qualités ; la peau que l’on transforme en farine ; les fibres que l’on transforme en farine. Nous sommes sur une mine d’or qui n’attend que d’être exploitée », souligne-t-elle. L’on comprend le rôle que doivent alors jouer les micro-Pme de cette filière manioc, appelées à satisfaire au-delà de la demande domestique, dans la relance économique en cette période post-covid 19. La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) opérationnelle depuis le 1er janvier 2021, s’avère alors être une opportunité idoine pour accélérer la croissance des pays africains à travers cette filière. D’où la tenue à Yaoundé du 31 janvier au 1er février 2022, à l’hôtel Hilton, d’un forum régional sur le renforcement des capacités des micro-Pme, organisé par le ministère des Petites et moyennes Entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat (Minpmeesa), avec le soutien de la CEEAC dans le cadre de son programme « One Trade Africa » pour l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine.

La thématique centrale autour de laquelle ont gravité les débats a été : « le marché continental, nouvelles opportunités pour les micros, petites et moyennes entreprises en Afrique : accroître les exportations de manioc en Afrique centrale dans la Zlecaf ». Y ont pris part, les bailleurs de fonds, les partenaires au développement, les chambres consulaires ainsi que les Mpme et les représentants du secteur privé, les experts, la société civile, les jeunes et les femmes entrepreneurs du Cameroun et de la CEEAC. Entre autres objectifs de ce forum l’on a noté l’appropriation par la Mpme des stratégies visant à booster les capacités de production, de transformation et de commercialisation durable des produits de la filière manioc et ses dérivés, en vue de satisfaire la forte demande du marché de la Zlecaf ; la sollicitation des partenaires au développement pour leur appuis multiformes en vue de la promotion des Mpme de la filière manioc, pour leur permettre de saisir au bond les opportunités de la Zlecaf.

« De tout temps, l’Union africaine s’est toujours focalisée sur les questions de paix et de sécurité. Mais, pour consolider la paix et la sécurité, il faudrait d’abord qu’il y ait la prospérité. Cette prospérité passe par des opportunités d’échanges, de développement économique, pour l’intérêt et l’enjeu de la Zlecaf, qui doit reposer sur les communauté d’intégration économique. Mais également sur les chaînes de valeurs à l’image du secteur manioc, qui est extrêmement importante et pour lequel des outils ont été développés dans l’accord portant création de la Zlecaf, pour promouvoir une approche régionale dans le développement de la chaîne de valeur », a expliqué le représentant du secrétariat général de la Zlecaf.
Et Filippo Amato, le représentant de la délégation de l’Union européenne, d’indiquer que l’Union européenne est à côté de l’Union africaine, du secrétariat Zlecaf depuis le début de ce schéma et croit très fortement à l’intégration économique et commercial continental. « L’Union européenne veut écouter, le temps d’identifier notre programme d’appui pour les années à venir et ce n’est pas exclu que la filière manioc pourra être un des secteurs prioritaires sur lequel on pourra intervenir », a-t-il indiqué.

Achille Chountsa / 237online.com

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