Cameroun: Camair-Co conteste la suspension de ses vols vers l’Europe

Le directeur général de la compagnie aérienne nationale, Jean Paul Nana Sandjo, appelle le ministre des Transports à intervenir auprès de la CCAA, pour qu’elle rapporte cette sanction injustifiée infligée à Camair-Co depuis le 21 juin 2016.
Edgard Alain Mebe Ngo’o a sur table un dossier chaud. 237online.com Le ministre des Transports (Mintrans) doit arbitrer dans un conflit épistolaire entre la compagnie aérienne nationale et l’Autorité aéronautique civile (CCAA) au sujet de la suspension des vols de Camair-Co vers la zone Europe. Une sanction infligée le 21 juin dernier par Paule Assoumou Koki, directeur général de la Ccaa. Ce qui a eu le don de faire sortir Jean Paul Nana Sandjo, DG de Camair-Co de sa réserve. Il a tout de suite saisi le ministre des Transports par écrit dans une lettre ayant pour objet : « suspension des vols vers les aéroports de l’Union européenne ». A cet effet, écrit-il : « Monsieur le ministre, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que par courrier de référence N° 000031 du 21 juin 2016, madame le directeur général de l’Autorité aéronautique du Cameroun, nous a notifié la suspension des vols de Camair-Co vers les aéroports de l’Union européenne au motif que la documentation transmise à l’Aesa (l’Agence européenne pour la sécurité de l’aviation) dans le cadre de la préparation de la rencontre le 26 juillet 2016 avec cette institution à Cologne en Allemagne serait incomplète, et surtout du fait de l’impréparation de Camair-Co à cet audit majeur ». Jean Paul Nana Sandjo poursuit sa lettre en appelant la « haute attention » d’Edgard Alain Mebe Ngo’o sur le fait que les raisons évoquées par la Ccaa pour s sanctionner la compagnie aérienne « ne sont pas exactes ». « En effet, explique le DG de Camair-Co, nous avons transmis l’ensemble de la documentation requise par Aesa dans les délais prescrits, et avons reçu de cet organisme un accusé de réception en bonne et due forme. Par ailleurs, en ce qui concerne la préparation de la rencontre avec Aesa à Cologne, je puis assurer que nos équipes sont à pied d’œuvre et suffisamment motivées pour mener à bien le processus d’acceptation de Camair-Co au Third Country Operator de l’Aesa ». D’après Jean Paul Nana Sandjo, s’agissant de la décision de l’Autorité aéronautique de restreindre le certificat de transporteur aérien de Camair-Co en excluant la zone Europe, elle est « inopportune, injustifiée et s’assimile à un abus d’autorité, Camair-co n’ayant enfreint aucune des lois et règles et autres textes qui régissent l’exercice de l’aviation civile au Cameroun ». Le DG de la compagnie aérienne croit savoir qu’une telle décision s’appuie par ailleurs sur des faits qui ne sont pas avérés. « Quand bien même elle aurait été prise dans l’intérêt de la compagnie aérienne nationale, sera interprétée tant par l’opinion publique, par les passagers que par l’Union européenne elle-même, comme une sanction. Cela risque de créer un précédent et produire un effet contraire à celui qui était envisagé par la Caa ». M. Nana Sandjo pense qu’il eût été souhaitable, si une telle option était pertinente, que ce soit Camair-Co qui s’auto sanctionne en décidant elle-même de restreindre ses opérations pour mieux se préparer. Et non à y être forcée par une restriction formellement mentionnée sur son certificat de transporteur aérien (CTA), par son autorité aéronautique. Par ailleurs, explique le DG de Camair-Co au Mintrans, sous l’égide de monsieur Zoa Etoundi Engelbert de la représentation du Cameroun auprès de l’Oaci, une rencontre de travail entre l’Aesa, la Ccaa, Camair-co et l’Oaci/Cameroun est prévue en marge de la semaine de l’aviation africaine qui se tiendra à Malabo, du 27 juin au 1er juillet 2016. Ce qui est, de l’avis de M. Nana Sandjo, souhaitable pour que toutes mesures conservatoires éventuelles y compris la demande de report suggérée par Ccaa, de la date de la rencontre avec le TCO (Third Country Operator) à Cologne, s’il s’avérait nécessaire, soient examinées au cours de cette rencontre avec le top management Aesa à Malabo. « Eu égard à tout ce qui précède, nous avons l’honneur de solliciter votre haute attention auprès de la Cca, pour qu’elle rapporte cette sanction injustifiée infligée à Camair-Co », conclut Jean Paul Nana Sandjo.

Sylvain Andzongo

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