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Cameroun – Calvaire: Comment les populations d’Ambam ont vécu la Can 2019

A cause de l’entreprise Eneo, les amoureux du football ont été privés de la plupart des matches dont ceux du Cameroun. En colère, les fans des lions indomptables envisagent désormais des manifestation.

Situé à 90 km d’Ebolowa, l’arrondissement d’Ambam, chef-lieu du département de la Vallée du Ntem, est une porte d’entrée et de sortie pour le Gabon et la Guinée Equatoriale. Régulièrement aux marchés frontaliers d’Abang-Minkoo et de Kyé-Ossi, les visiteurs des deux pays voisins dont la curiosité touristique pousse jusqu’à Ambam, se rendent souvent très vite compte des frasques, aux pieds du « géant de la Sous-région » que se réclame le Cameroun.

En effet, le déficit énergétique y est une réalité, une réalité devenue une habitude à la peau dure et dont l’effet CAN 2019 n’a pu ébranler, malgré les efforts consentis par l’actuel ministre de l’eau et de l’énergie, Gaston Eloundou Essomba. « On croyait que quand la CAN va commencer, on aura quand même pitié de nous. Vous voyez vous-mêmes comment nous avons rater la compétition à cause de ces coupures intempestives par l’entreprise Eneo», lance Monsieur EFFA au reporter de votre journal.

S’il est vrai que la coupe d’Afrique des Nations est la plus belle et grande messe de football en Afrique, la CAN 2019 s’avèrait quant à elle une expérience de supplices pour les populations de la ville d’Ambam à cause des coupures intempestives du courant.

Si ce problème n’est pas le propre de la ville d’Ambam, il faut dire que le chef-lieu de la Vallée du Ntem le vit d’une façon assez particulière. Alimentée par une Centrale électrique, la localité est soumise à « un régime clignotant ». « Au mois de mai, en une journée, on coupait le courant, 20 à 30 fois. Nous avons connu comme une stabilité, mais les coupures reviennent en force. », Raconte Maurice.

Une situation qui a fini par créer une certaine indolence au sein des populations qui, se sont tout de même apprêtées à vivre en live, coupe d’Afrique égyptienne à laquelle les lions indomptables étaient engagés. Certains abonnés des câblo-opérateurs locaux ont cru bien faire de payer leur abonnement à temps. « A la fin du mois de mai, j’ai payé le câble pour deux mois, seulement pour le football. Notamment la coupe du monde féminine et la coupe d’Afrique. Sauf qu’avec ces coupures, j’ai réalisé à quel point c’était une erreur », regrette Alex.

Chez les plus nantis, le regret est le même. « J’ai payé mon décodeur Canal Sat pour ne rater aucun match des lions. Le sort a voulu que je n’aie pu regarder aucun de nos matches chez moi. On est obligé d’aller se faire bousculer dans les bars qui ont des groupes électrogènes. Le Match Cameroun- Guinée Bissau, on a coupé juste après l’exécution des hymnes nationaux. Contre le Ghana on a coupé, même chose contre le Benin», lance un autre fan de foot. Après une coupure à environ 20 minutes de la fin de la première mi-temps, lors du match Cameroun-Benin, des fans des lions émet trament dans la rue, une manifestation. « Les gars vous pensez que si on ne grève pas ça va changer ? Dans toutes les villes où l’on a résolu ce problème, on y a d’abord manifesté », lance l’un d’eux à ses camarades.

En effet, jusqu’ici, à Ambam l’homme propose, dame Eneo dispose !

A l’origine de ces coupures, c’est toute une pile de raisons qu’évoquent les victimes. Entre la vétusté des installations de la centrale thermique, le manque de carburant pour faire tourner les générateurs, et l’indélicatesse de certaines agents Eneo, accusés de détourner le carburant qu’ils vendent à des fins personnelles. Sur le banc des accusés, les agents locaux de l’entreprise Eneo. Rendu à l’Agence ENEO d’Ambam pour en avoir l’esprit clair, le reporter de votre journal va se heurter à une réalité: Motus et bouche cousue ! Personne ici en effet ne veut briser la loi du silence. « Monsieur, allez voir mon Chef », indique un homme réservé, assis à l’entrée. « Moi je suis un employé d’Eneo. Je fais seulement mon travail. Et ce dernier n’est pas de communiquer pour l’entreprise. Si je dis même un mot, demain matin, on me licencie. », Explique M. Keller, le Chef d’Agence. En réalité, c’est dans un flou total que l’arrondissement d’Ambam trépigne dans le noir. Ce qui affecte malheureusement le climat social avec la gestation des idées de grève et de manifestations pour les populations qui ne savent à quel saint se vouer. L’unique espoir semble cependant se reposer sur le barrage hydro-électrique de Memve’ele, dont les travaux pour le passage de la haute tension sont en cours. Mais en attendant que Memve’ele montre la fumée blanche ; on reste embourbée dans le noir jusqu’aux hanches. Dans l’auréole de cet ombrage, juste courage !

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