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Cameroun : Bamenda, la terrifiante capitale des séparatistes qui défie l’État

Bamenda

Dans une enquête exclusive sur le terrain, nous plongeons au cœur de Bamenda, une ville assiégée où les séparatistes imposent leur loi au nez et à la barbe de l’armée camerounaise. Entre taxes illégales, enlèvements et zones de non-droit, la capitale du Nord-Ouest vit au rythme d’un pouvoir parallèle qui défie ouvertement l’autorité de Yaoundé.

L’empire des « Amba Boys » prospère aux portes de Bamenda

Alabukam, autrefois quartier vivant de Bamenda, est devenu le fief incontesté des séparatistes. Ces derniers y ont instauré un véritable système fiscal parallèle, imposant une « taxe de libération » allant de 5 000 à 10 000 FCFA aux populations, sous peine de représailles.

Une enquête dévoile l’ampleur du business des enlèvements, devenu l’activité la plus lucrative des séparatistes. Avec près de 450 kidnappings en 2023, soit une hausse vertigineuse de 900% depuis 2018, le phénomène atteint des proportions alarmantes. Les rançons peuvent atteindre plusieurs dizaines de millions de FCFA.

L’armée camerounaise en spectateur impuissant

La nomination du général Bouba Dobekreo et l’opération « Bamenda Clean » n’ont pas suffi à enrayer la machine séparatiste. Si quelques chefs de guerre ont été neutralisés, d’autres les remplacent aussitôt, perpétuant un système où l’État semble avoir perdu pied. La ville se divise désormais entre Up Station, quartier sécurisé où les loyers dépassent ceux de Yaoundé, et Downtown, plongé dans l’insécurité.

Cette situation ubuesque illustre l’échec flagrant des stratégies gouvernementales dans les régions anglophones. Entre une population prise en otage et une armée cantonnée dans ses casernes, Bamenda est devenue le symbole d’une crise qui semble sans issue.

Par Jean-Paul Dzomo Nana pour 237online.com

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