Cameroun – Au marché : La viande de bœuf et la tomate coûtent chers

Une boucherie

Le jour s’est rendu dans quelques espaces commerciaux de la ville de Yaoundé et a constaté l’augmentation des prix de nombreux aliments. Certains considérablement à la hausse par rapport à d’autres.

De bonnes affaires chez Moussa

Ce jeudi 8 juillet au marché Mokolo, nous sommes au hangar qui abrite les vendeurs de bétails. Il y a environ 15 comptoirs. Mais l’on remarque une dizaine de femmes qui font la queue devant l’étal de Moussa, un boucher qui n’est d’ailleurs pas encore arrivé. Curieusement, son absence ne dissuade pas pour autant les clients, qui l’attendent impatiemment. Motif ? L’une d’entre elle déclare : « Moussa tue lui-même la viande qu’il nous vend. Elle est fraiche et sa balance n’est pas truquée. J’ai déjà eu à acheter de la viande chez lui plus d’une fois et je suis allée la peser ailleurs et ça m’a donné plus d’un kilo ». L’autre raison pour laquelle ces femmes s’alignent pendant des heures devant le comptoir de Moussa, est surtout qu’il propose des prix bas par rapport à ses concurrents. Il vend le kilogramme de viande sans os à 2800 Fcfa et 2500 Fcfa pour la viande avec os. Par contre, Ousmane, vendeur de viande installé à quelques pas de Moussa, vend à 2600 Fcfa et 3000 Fcfa respectivement pour le kilo de viande avec os et sans os. On note une nette augmentation des prix des kilogrammes de la viande, par rapport au mois dernier car les mêmes quantités étaient vendues à 2200 Fcfa et 2500 Fcfa.

Quantités en baisse

Dans les marchés Mvog-Mbi et Mvog-Atangana Mballa, le kilogramme de viande sans os est servi à 2800 Fcfa et celui avec os coûte 2400Fcfa. A l’abattoir de Yaoundé sis au quartier Etoudi, aucune augmentation du prix du bétail n’est enregistrée. Au marché Madagascar, les prix restent inchangés : 2600 Fcfa sans os et 2300 Fcfa avec os. Seulement, les clients se plaignent des manigances de vendeurs au niveau de la pesée. C’est le cas de Jeannette qui dans un échange houleux avec un vendeur de viande, déclare : « ils n’ont pas augmenté le prix du kilo de viande, mais ils ont plutôt diminué les quantités. Ils utilisent des balances truquées. Regardez vous-même deux kilos de viande. Ils est plus petit qu’un kilo et demi ».

La tomate encore à la hausse

Le prix de la tomate a encore grimpé. Et le pire, déplorent les ménagères, elle est verte, par conséquent, de mauvaise qualité. Le cageot est compris entre 7000 et 9000 Fcfa dans la matinée de jeudi, au marché du Huitième. Mardi dernier, il coûtait pourtant 6500 Fcfa. Chez les détaillants du marché Mendong la tomate de 100 Fcfa est équivaut à 4 petits fruits « cassés». Le tas de 200 Fcfa quant à lui est composé de 4 fruits de taille considérable. Les seaux de 2,5 litres et 5 litres sont vendus respectivement à 1800 et 3000 Fcfa. Au marché du Rond-point Express et celui de Melen, il n’y’a pas de tas de 100 Fcfa. L’on se procure la tomate à partir de la somme de 200fcfa. On trouve également des tas de 500 et 1000 Fcfa. Ils sont composés respectivement de 3, 8 et 15 fruits moyens. « Ce manque de tomate sur le marché est dû à la production tomatière peu fructueuse et au changement climatique que les cultivateurs ne maîtrisent plus », confie un grossiste du marché Mfoundi. Un autre déclare : « La tomate n’a pas de saison fixe, le cageot peut coûter moins cher (2000 Fcfa) ou très cher (9500 Fcfa) ».

L’avocat est accessible

Tous les soirs, la « Camair » et la Poste centrale se transforment en petits marchés de fruits. Sur les différents comptoirs et étals, l’avocat ne manque pas à l’appel. Il y en a en abondance. En fonction de la grosseur, lorsqu’il est tendre ses prix varient entre 50 Fcfa et 250 Fcfa. Ceux qui ne sont pas tendres sont quant à eux vendus en tas. Les tas de 500 Fcfa sont constitués de 7 avocats de taille moyenne et ceux de 1000 Fcfa sont composés de 8 gros avocats. Mercredi dernier, dans les carrefours TKC et Etoug-Ebe, les prix de l’avocat variaient entre 75 Fcfa et 200 Fcfa. Les femmes du carrefour Biyem-Assi quant à elles vendent l’avocat tendre à 100 Fcfa l’unité et font un rabais de 50 Fcfa si et seulement si, le client achète 3 avocats sur le coup, soit 250 Fcfa au lieu de 300 Fcfa. Au marché Melen et Mvog-Betsi, les tas d’avocats qui ne sont tendres y sont vendus. Il faut débourser à partir de 200 Fcfa pour en avoir. Soit 3 à 4 fruits de taille moyenne. Au marché du Mfoundi, il y a de l’avocat en abondance. Elise, commerçante d’avocat nous confie que c’est ainsi chaque lundi et jeudi. « Les avocats que nous vendons actuellement proviennent de la région de l’Ouest. Les avocats du Centre sont vraiment rares vue que la saison est déjà passée », précise-t-elle. Le sac de 50 kg « d’avocats de l’Ouest » est vendu à 10 000 Fcfa voire 12 000 Fcfa chez certains grossistes. Il y a près de deux semaines, le sac de 50 Kg « d’avocats du centre » était vendu à 8 000 Fcfa dans ce même marché.

Les noix de palme aux enchères

Sur le marché des noix, il existe deux qualités : les noix «socapalm » et ceux du village. Au marché Atangana Mballa, Le prix du sac de 50 kg de noix «socapalm » est compris entre 20 000 et 25 000 Fcfa en fonction des jours et ceux du village sont laissés aux clients à partir de 12 000 Fcfa ou au pire 15 000 Fcfa. « Il y a des jours où les noix sont tellement rares au marché que les grossistes font des ventes aux enchères » affirme Marguerite, détaillante de noix. Au marché d’Etoudi, les tas sont accessibles au prix de 500 Fcfa et la quantité est moindre. Au marché de Nkol-Eton, c’est pareil. Raïssa est restée les yeux grands ouverts samedi dernier. La jeune fille voulant cuisiner l’okok se rend chez son « asso’o », qui lui vend toujours les noix et constate que le tas de 500 est insignifiant : « C’est le tas de 200 Fcfa ou quoi ? », s’exclame-t-elle. Intriguée, la commerçante répond : « les noix coûtent déjà chers. Il n’y en a même pas. Ce n’est pas de ma faute ». Au marché Elig-Edzoa par contre avec 100 Fcfa on peut entrer en possession d’un tas de noix dont la quantité est semblable à 10 ou 12 fruits. « Les noix coûtent cher présentement et ça sera ainsi jusqu’à la fin de la saison pluvieuse », précise une commerçante du marché Mokolo. Passé cette période, les coûts redeviendront à la normale tant chez les grossistes que chez les détaillants. Soit de 12 000 à 15 000 Fcfa pour les noix « socapalm » et 8 000 à 10 000 Fcfa pour les noix du village. « Pendant la saison des noix, je vends 3 tas de 100 fcfa à 250 Fcfa au lieu de 300 F cfa », affirme Elise vendeuse au marché Mvog-Ada.

Hilary Sipouo (stagiaire)

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