Cameroun – Affaire Titus Edzoa: Les faits et l'intox

Chronique d’une tentative de récupération politique d’une affaire de droit commun.
Dans une procédure judiciaire où s’entrechoquent, depuis le début, des intérêts divergents, voire conflictuels, il n’est pas étonnant que par intermittence, des proclamations sentencieuses le disputent à des analyses biaisées, à des insinuations malveillantes. Avec, en toile de fond, des surenchères à peine voilées. Ce faisant, certains protagonistes de ce qu’il est convenu d’appeler l’« affaire Titus Edzoa » font malicieusement abstraction des faits qui ont conduit à ce feuilleton à rebondissements. C’est ce qu’on peut observer sur la scène médiatique depuis mardi, avec un intérêt particulier de la part des médias français. Depuis que la Cour suprême a rejeté le pourvoi introduit par les accusés, Titus Edzoa et Thierry Michel Atangana, c’est de nouveau le grand emballement autour de l’affaire. Avec des traitements journalistiques qui tendent à ignorer les faits pour jeter le discrédit sur la justice et les autorités camerounaises, soupçonnées ou carrément accusées sans preuve, de tirer les ficelles.
Or, la sagesse renseigne utilement que « les faits sont sacrés », les commentaires relevant d’un tout autre registre.
Les faits ? Ils mettent en évidence deux personnalités – d’inégale importance qui ont eu, au début des années 90, le privilège de gérer d’importantes ressources financières dans le cadre du patrimoine de l’Etat. De cette gestion, il est ressorti, a posteriori ; des lacunes, des manquements graves par rapport à l’orthodoxie reconnue en la matière. Une atteinte présumée à la fortune publique réprimée par les lois de la République et qui avait alors conduit les personnes indexées devant les juridictions compétentes. Celles-ci, après jugement contradictoire, ont établi la culpabilité des accusés en rapport avec l’exécution de marchés publics liés notamment à des travaux routiers d’envergure.
Il se trouve qu’au Cameroun, comme dans d’autres pays, le détournement de deniers publics est réprimé par la loi. Des dispositions qui ne sont du reste pas de création récente.
C’est donc tout naturellement que les coupables se retrouvent derrière les barreaux, privés de liberté. Pour des actes qu’ils ont posés en toute conscience. Condamnés par le tribunal de grande instance du Mfoundi pour les faits portés à leur charge, Titus Edzoa et son coaccusé, Michel Thierry Atangana, avaient introduit un recours auprès de la Cour suprême.
La haute juridiction a rouvert ce dossier le 26 novembre dernier avec le dénouement qu’on sait : les condamnations prononcées par le tribunal d’instance ont été maintenues. Dans le cadre des procédures légales en vigueur. La loi est dure…

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