Cameroun – Affaire Polycarpe Abah Abah: Deux «shows» en une semaine au tribunal criminel spécial :: Cameroon

L’ex-directeur des impôts et ancien ministre de l’Economie et des finances, revient sous les feux de la rampe judicaire au tribunal criminel spécial cette semaine où, il comparait les 18 et vendredi 20 décembre 2013.Dès demain, les rideaux vont à nouveau s’ouvrir, pour une autre mise en scène judiciaire de ce qu’il convient d’appeler les multiples affaires sans suite, sans fin et frisant même l’enlisement en ce qui concerne Polycarpe Abah Abah, l’ancien ministre de l’Economie et des finances du Renouveau de Paul Biya. S’agissant des derniers jugements et évolutions en date, avant même que les différentes affaires qui ressemblent étrangement à un procès kafkaïen, ne sombrent à l’oubli, le pool des avocats de la défense de Polycarpe Abah Abah, avait décrié avec véhémence, l’accablement de leur client. S’agissant de l’audience de demain, 18 décembre, la date résulte d’un procès verbal laconique, faisant office de dernier interrogatoire de l’inspecteur des impôts, ayant été interrogé par devant Yap Abdou, le président du Tribunal criminel spécial (Tcs), assisté de Me Lobè Mandessi, greffier audiencier. Il est précisé que l’ex-Minéfi est accusé de détournement de derniers publics en coaction.

Alors que ledit Pv, reste imprécis et vague sur certains points, un autre procès verbal de notification d’une date d’audience décernée à Polycarpe Abah Abah, signé le 6 décembre des mains du même greffier audiencier, Lobè Mandessi, fait référence à l’ordonnance de renvoi en date du 8 juillet 2013, rendue par le juge d’instruction au Tgi du Mfoundi, Donhou David. On découvre que la date d’audience ici, est fixée et notifiée au prévenu écroué à la prison secondaire du Sed, vendredi 20 décembre 2013.

Parodie de justice
En parcourant les deux documents : le Pv de dernier interrogatoire et le Pv de notification d’une date d’audience, on sombre dans l’incertitude à savoir de manière explicite, les affaires sur lesquelles, l’ex-Minefi sera interrogé. Sont-ce celles en rapport avec sa posture de coaccusé, dans l’affaire Lydienne Eyoum accusée d’avoir fait du trop perçu dans les caisses de l’Etat, en termes des honoraires. S’agit-il plutôt des affaires en rapport avec le crédit foncier ? Avec l’ouverture demain des audiences mettant en déroute Polycarpe Abah Abah, peut-on avoir l’espoir que d’ici six mois (au regard des textes et dispositions qui régissent le Tcs), ce dernier sera enfin fixé sur le sort que lui réserve la Justice ? Le collectif des avocats de la défense s’est régulièrement indigné et dénoncé des contours judiciaires émaillés d’incidents dont l’issue n’a pas permis le rendu d’une Justice équitable.

Pour le pool de la défense de l’ex-Minéfi, composé de : Jean Calvin Bilong, Antoine Marcel Mong, Marion Nko’o, Me Nouga, tout a été jusqu’ici, mené dans le sens de la diabolisation de leur client. A les croire, les juges ont eu l’attitude d’hommes chargé d’exécuter certaines sentences. Une situation qui révèle selon eux, la faillite d’une institution que l’avocat, réputé chien de garde de la démocratie, est obligé de révéler pour la dénoncer et en appeler aux autorités ordinales. Le tribunal qui de fil en aiguille sait si souvent verser dans le dilatoire permanent, aura-t-il enfin le courage de juger sans passion, sans prise de partie, l’ex-Minéfi ? Wait and see.

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