Cameroun – Accès à l’eau Potable: Yaoundé à sec !

Las d’attendre le précieux liquide, les populations de la cité capitale se sont rabattues sur les forages et autres moyens de bord.
Les pénuries d’eau, les habitants de Yaoundé les connaissent de plus en plus. Si le phénomène frappe tous les quartiers, certains en sont plus touchés que d’autres. Le cas d’Efoulan, quartier situé à quelques minutes du centre urbain. 237online.com Ici, depuis des années, les populations sont habituées à un approvisionnement saisonnier du précieux liquide. «L’eau arrive chez nous par moment. Généralement aux heures tardives. La pénurie d’eau de ces jours est en train de nous martyriser. A deux reprises, je suis obligé d’aller au lit sans pour autant prendre une douche. Nous pouvons passer trois à quatre semaines sans en avoir. Il faut donc se débrouiller avec soit des forages soit des sources naturelles», confie Bertrand Owona, père de famille installé au lieu-dit Efoulan-chapelle, depuis une décennie. 237online.com La même misère est partagée par d’autres résidents de la cité capitale. Ce 28 janvier 2016, il est environ 14h. Autre lieu. Un morceau de bois est accroché sur une vieille tôle posée sur quelques parpaings. Il s’agit des rebords d’un puits creusé devant le domicile de Lisette Mbia au lieu-dit Maetur Ebom, à Damase, dans l’arrondissement de Yaoundé 3ème. Depuis trois années, c’est dans ce puits que Louisette et ses quatre enfants s’approvisionnent en eau. A une dizaine de mètres de là, un compteur de la Camerounaise des eaux (Cde) tout couvert de rouille est pourtant bien visible.Ce compteur n’a plus fonctionné depuis plus de cinq ans. Le spectacle est le même dans d’autres quartiers de la capitale tels que Ngousso, Eleveur, Essomba, Biteng, Ekounou, Emana. 237online.com Face à cette situation, le gouvernement dit avoir trouvé la solution. En conseil de cabinet le 28 janvier 2016, le ministre de l’Eau et de l’Energie, Basile Atangana Kouna, a annoncé un projet d’alimentation en eau potable pour Yaoundé à partir de Natchtigal. A terme, dira-t-il, ce projet devrait permettre d’avoir 300.000 m3 d’eau/jour pour une demande journalière estimée à 250.000 m3 d’ici 2022.Le problème c’est qu’il est difficile en ce moment de donner une date précise pour le début des travaux. « Pourtant, d’après les prévisions, tout devrait renter dans l’ordre depuis des années», réagit un observateur averti. Sur un ton empreint de dépit et de désespoir, notre interlocuteur ajoute : « C’est ce qu’ils ont l’habitude de dire en de pareilles circonstances. Ils n’ont pas encore dit la réalité sur cette situation et je doute que le problème ne soit plus grave qu’ils ne le prétendent». Sur ces entre faites, intervient notre source : « En toute franchise, moi je suis inquiète, je ne suis jamais témoin d’une pénurie d’eau aussi grave à Yaoundé», martèle-t-elle, avant ajouter : «Mes filles sont toutes malades à cause des longues distances qu’elles sont obligées de parcourir tous les jours pour aller à la recherche du liquide précieux». «Néanmoins, la situation s’est améliorée avec les camions citernes qui sillonnent les quartiers, mais nous n’avons pas encore vu le bout du tunnel», ajouta-t-il. Le communiqué rendu public à l’issue du conseil de cabinet du 28 janvier dernier ne donne aucune précision à ce sujet. «Le ministre chargé de l’eau a indiqué que les infrastructures de ce projet, d’un coût de 399 milliards de Fcfa, comportent principalement un ouvrage de prise d’eau à Nachtigal, une usine de traitement à Emana-Batchenga, deux stations de reprise à Nkometou III et Nyom II, un réservoir de tête sur le mont Ndindan à Yaoundé, la pose d’une conduite de 64 kilomètres environ entre Nachtigal et Yaoundé et de deux conduites à l’intérieur de la ville de Yaoundé. Le Ministre a fait savoir que le projet sera réalisé par la société China National MachineryIndustry Corporation (Sinomach). Cette dernière, déjà présente sur le terrain, s’attèle actuellement à la construction de la base vie principale et des bases-vie secondaires, indispensables au lancement effectif du chantier» peut-on lire dans le communiqué signé du secrétaire général des services du Premier ministre. Pas plus.

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