Cameroun: Accaparement des terres par les expatriés

Terres et terrains

Le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières a déroulé la feuille de route de son département pour l’année 2020, au cours de la double cérémonie d’installation des responsables des services centraux récemment nommés et de présentation des veux.

Au Cameroun, rien ne se fera plus comme avant, dans le registre des domaines, du cadastre et des affaires foncières. En effet, ce pan de la vie
nationale a été marqué ces dernières années par des scandales à ciel ouvert, portant essentiellement sur l’immatriculation, avec en prime, l’établissement peu orthodoxe de nombreux titres fonciers. C’est certainement pour remettre de l’ordre dans cette maison engluée dans un tumulte foncier que Henri Eyebe Ayissi a été porté en début d’année 2019 à la tête de ce ministère qu’il connait bien, pour y avoir séjourné il y a trente ans.

En dévoilant sa feuille de route pour l’année 2020 le 20 février dernier, le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières a fait de la lutte contre l’accaparement des terres à des fins spéculatives par des nationaux et surtout, au bénéfice des expatriés, son cheval de bataille. « L’objectif premier est la prévention et le renforcement du contrôle de l’aliénation des terres et autres biens immobiliers au profit des personnes de nationalité étrangère », a-t-il martelé. A ce sujet, trois lettres circulaires ont été signées pour servir de boussole à cette politique.

Sur un autre plan, le ministre Henri Eyebe Ayissi a pris une décision suspendant les immatriculations directes dans la Mefou et Akono et la Mefou et Afamba dès le 1er mars 2020. L’objectif ainsi poursuivi est de sauve¬garder le patrimoine foncier national en rapport avec les besoins d’investissements publics ou privés dans ces deux départements, voisins de celui de Mfoundi (Yaoundé) et à fortes demandes foncières.

La feuille de route prévoit également la mise en place d’un guichet unique de facilitation des transactions foncières et domaniales aux entreprises commerciales ; la création d’un guichet unique des formalités d’enregistrement fiscal et de publicité foncière au sein des conservations foncières en vue d’une dématérialisation des procédures et des paiements des redevances foncières ; la facilitation et la consolidation des droits d’accès à la propriété foncière par les populations autochtones, les collectivités coutumières et villageoises reconnues par l’administration. Ces ambitieux objectifs ne seront alors atteints que si les collaborateurs du ministre se mettent résolument au travail, avec abnégation et en l’absence de toute corruption, cette gangrène qui a jadis fait le lit dans cette administration qu’Henri Eyebe Ayissi veut à tout prix assainir. Il a alors interpellé les géomètres engagés dans les différentes étapes des procédures d’établissement et de délivrance des titres fonciers, avec à la clé, des complaintes des usagers.

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