Cameroun – 6 novembre 2018: Maurice Kamto échappe à une arrestation à Yaoundé

Maurice Kamto s’est adressé à ses militants hier au rond-point Nlongkak avant de voir certains être interpellés par les forces de maintien de l’ordre.

Au moment où le président de la République, Paul Biya, prêtait serment à l’hémicycle de Ngoa-Ekelle devant l’Assemblée nationale, le Sénat et bien d’autres corps de l’Etat, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun faisait son « show » au rond-point Nlongkak à Yaoundé. Initialement prévue à l’esplanade du stade Omnisport de Yaoundé, cette rencontre a été délocalisée in extremis. Devant ses militants, le tireur de penalty reste convaincu d’avoir gagné l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Dans son discours prononcé hier, 6 novembre 2018, au rondpoint Nlongkak, le ton était serein et ferme. « Le peuple camerounais du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest m’a élu ».

Cette déclaration faite sous le ciel ensoleillé a suscité les applaudissements nourris de nombreux militants et sympathisants. Au sujet de la crise qui paralyse les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis plusieurs mois, l’empathie de Maurice Kamto est constante. Il s’est toujours montré prêt à apporter sa touche pour une sortie définitive de la crise qui a endeuillé de nombreuses familles : « Je souffre de savoir que mes compatriotes sont par milliers refugiés dans les forêts. Je continuerai de me battre à leur côté. Nous avons toujours dit que nous voulons un changement dans la paix et par les urnes ». Il a également fait savoir à ses militants qu’il ne marchera jamais sur les cadavres des Camerounais pour accéder à la fonction présidentielle. Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun reste convaincu que la victoire lui a été arrachée.

Des militants aux arrêts

Avant la fin du discours de Maurice Kamto, les forces de l’ordre et de défense faisaient progressivement leur arrivée. Loin des cris de joie des militants de Paul Biya, les militants du Mrc ne voulaient rien entendre. En un laps de temps, on pouvait compter un nombre impressionnant d’hommes en tenue, au grand étonnement d’un badaud : « Je suis stupéfait. Est-ce qu’on a un tel déploiement quand il y a un coup de vol ou d’agression dans un quartier de notre pays. » Despassants ont été dispersés et plusieurs militants du Mrc arrêtés et conduits à la direction de Police judiciaire. Joint au téléphone, le porte-parole de Maurice Kamto, Olivier Bibou Nissack, nous a fait savoir que Me Emmanuel Simh et Okala Ebode font partie des personnes interpellées.

Contrairement à ce qui se dit, « Maurice Kamto n’a pas été arrêté. Il y a eu une tentative de la part des forces de l’ordre de porter atteinte à son intégrité physique. Mais le cordon de sécurité qui s’est formé autour de lui l’a préservé de cela », a-t-il précisé. Mais selon une source, il a été accompagné jusqu’à son domicile par les forces de l’ordre. A chaque mouvement de la police ou de la gendarmerie vers un groupe de personnes formé pour la circonstance, chacun prenait la poudre d’escampette. Des va-et-vient se multipliaient, assorti des questions sans réponses de nombreux curieux. Pour Blaise Onana, « c’est aussi ça le 6 novembre ». Au moment où nous mettons sous presse, les militants interpellés n’étaient pas encore libérés.

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