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Cameroun: 19 % des filles de 11 à 15 ans sont victimes de viol

Victime de violence

Révélation faite lors de la troisième édition de la journée internationale de la jeune fille le 11 octobre dernier à Douala.[pagebreak]Naître fille semble décidément être le creuset d’un certain nombre de problèmes, surtout à l’adolescence où les regards concupiscents des hommes véreux affluent. Ils viennent de toutes parts, tant de la famille qu’en dehors. Les exemples donnent du tournis et des frissons: septembre 2013, département du Moungo, Région du Littoral, André, (tous les prénoms sont d’emprunt), 40 ans, est surpris sur la nièce de son épouse. Le viol durait depuis un an.

Deux mois plus tard, à Douala cette fois-ci, un autre homme est surpris sur sa fille de 13 ans. « Ce viol durait depuis deux ans. La première femme, la mère de cette petite fille, s’est donné la mort en découvrant cet inceste et la deuxième femme que ce monsieur a prise est aussi partie en découvrant que son homme sortait sa propre fille. Des exemples comme ceux-là à notre connaissance sont nombreux. Nous les avons, certains nous échappent, des victimes préférant le mutisme », soutient Patricia Ndjandjo, présidente d’une organisation non gouvernementale défendant les droits de la jeune fille.

D’ailleurs, indique-t-elle, « au Cameroun, 19 % des filles de 11 à 15 ans sont victimes de viol ». Les adolescentes ne sont pas seulement victimes de viol. Il y en a qui vont précocement en mariage. Mme Ndjango brandit une étude de l’Unicef datant de 2013 : 17 % des femmes de 25 à 45 ans avouent avoir vécu en union libre avant leurs 18 ans et donc, avant de développer un métier. Et dans certains villages, la situation est encore un peu plus complexe au sujet de l’école: 77.7 % des filles de moins de 12 ans ne vont pas à l’école et dans certaines villes, 66 % des filles de la même tranche d’âge n’empruntent pas le chemin du savoir, tandis que, toujours en ville, 12 % des filles de 12 à 18 ans abandonnent l’école, et 37 % dans les villages quittent assez tôt les salles de classe.

Les conséquences ne se font pas attendre. Les viols causent un lot de traumatisme allant jusqu’à la mort, tandis que l’abandon prématuré du chemin de l’école pousse les femmes à devenir dépendantes, sinon à développer les petits métiers sans assurance certaine. «Les femmes sans revenus pour la plus part des cas sont celles qui sont allées en mariage avant 18 ans. Elles n’ont pas développé l’esprit inquisiteur du fait de certaines données sociales telles la religion », souligne Mme Ndjandjo.

La journée internationale de la jeune fille célébrée le 11 octobre sur le thème « autonomiser les adolescentes, mettre fin au cycle de violence » a permis de donner aux jeunes filles les aptitudes pour éclore leurs talents, renforcer leurs capacités et les aider à prendre leurs décisions. C’est le 19 décembre 2011 que l’Assemblée générale de Nations unies a adopté la résolution initiant la journée internationale de la fille, dans l’optique de susciter la prise de conscience des inégalités basées sur le genre auxquelles font face les filles dans le monde.

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