Des employés de l’agence entendus par la police. L’on a frôlé l’émeute la semaine dernière à l’agence Express Union de Lolodorf.
Des commerçants, clients de l’établissement de transfert d’argent et de micro finance, ont menacé de vandaliser le local de l’agence et de lyncher ses employés si leurs épargnes ne leur étaient pas restituées. Les employés de l’agence n’ont eu la vie sauve que grâce à la prompte intervention du souspréfet et des forces de maintien de l’ordre de la localité. D’après une source proche de l’enquête, « chaque fois que les clients partaient ouvrir un compte d’épargne à l’agence, les agents leur faisaient toujours savoir qu’il y avait un problème de connexion internet.
Ils percevaient les épargnes qu’ils n’enregistraient pas dans leurs machines, de telle façon que l’argent perçu rentrait plutôt dans leurs poches, sans traces ». Et cela a duré presque trois mois jusqu’à ce que le pot-auxroses soit découvert la semaine dernière par un commerçant de la ville qui comptait faire un retrait. A son grand désarroi, il n’a pas pu effectuer son retrait et lorsqu’il se met en colère devant les agents, c’est là que le chef d’agence réalise que le client bien que disposant d’un carnet, n’a pas de compte dans les registres de l’agence ».
L’affaire fait grand bruit et attire les autres commerçants. Plusieurs d’entre eux découvrent qu’ils font partie des victimes du système de détournement instauré à l’agence de Lolodorf. Des voix s’élèvent, puis, peu à peu, un mouvement se crée. Des policiers et gendarmes arrivent sur les lieux, mais rien n’y fait. Ce n’est qu’avec l’arrivée du souspréfet que les commerçants se sont un peu calmés, sans toutefois fléchir. Ils exigeaient ni plus ni moins que le payement total de leurs épargnes. Ce qu’a ordonné le sous-préfet de Lolodorf, quitte à gérer les conséquences en interne.
C’est ainsi que des commerçants détenteurs de carnets d’épargnes ont été payés sous les regards du sous-préfet et des forces de maintien de l’ordre, et une autre catégorie, non détentrice des carnets d’épargne ont été invités par l’autorité administrative à se constituer en délégation pour se rendre à la direction générale d’Express Union à Yaoundé. Quant aux agents indélicats de l’agence de l’établissement de transfert d’argent et de micro finance, ils font l’objet d’une enquête policière.
Jérôme Essian
