237online.com

L'ouverture sur le Cameroun

Brenda Biya vs Dencia : Le Cameroun choqué par une guerre à 100 millions de dollars

Brenda Biya et Dencia Sonkey

Une bataille judiciaire d’une ampleur sans précédent secoue l’univers des célébrités camerounaises. D’un côté, Brenda Biya, fille du président Paul Biya. De l’autre, Dencia Sonkey, artiste et femme d’affaires d’origine camerounaise devenue une figure incontournable à Hollywood. Entre elles, une guerre numérique qui a dégénéré en affrontement juridique intercontinental avec une demande astronomique de 100 millions de dollars de dommages et intérêts.

De l’amitié privilégiée au conflit Instagram qui expose Brenda Biya à la justice

Ce qui avait débuté comme une collaboration prometteuse en 2015 s’est transformé en un véritable champ de bataille juridique. Fraîchement installée à Beverly Hills, Brenda Biya avait sollicité Dencia Sonkey, déjà établie dans le milieu du showbiz américain, pour organiser une séance photo et développer sa propre marque. La relation professionnelle, d’abord cordiale, s’est poursuivie jusqu’en 2019, puis a repris en 2021 lors d’un événement à Douala impliquant plusieurs célébrités américaines.

Le point de rupture ? Une demande apparemment anodine de Brenda Biya pour certifier son compte Instagram. Ce qui suivit fut une explosion d’accusations publiques où la fille du président camerounais accusa Dencia d’avoir créé un faux compte à son nom, la qualifiant même de « vendeuse de drogue » sur les réseaux sociaux, avec le soutien de son entourage.

Un imbroglio judiciaire international qui se joue sur trois continents

Face à ces attaques, Dencia Sonkey n’est pas restée les bras croisés. Elle a déployé un arsenal juridique impressionnant : une plainte civile pour diffamation à Los Angeles, une procédure criminelle en Suisse, et même une saisine du FBI pour des menaces présumées. La riposte de Brenda Biya fut tout aussi stratégique, faisant appel à Me Emmanuel Nsahlai, qui se trouve être également l’avocat de l’État camerounais aux États-Unis.

Si la justice californienne a temporairement rejeté la plainte pour vice de procédure dans la notification, les autorités suisses ont, quant à elles, maintenu l’instruction. Le 18 décembre 2024, Brenda Biya comparaissait devant un juge à Genève, et le 3 février 2025, le ministère public du canton annonçait la clôture de l’instruction avec délivrance d’une ordonnance pénale à son encontre.

La tentative de la fille présidentielle d’invoquer une immunité diplomatique s’est soldée par un échec. Selon une ordonnance consultée par plusieurs médias, « une simple visite familiale ne constitue pas un motif suffisant pour prétendre à une protection diplomatique ».

L’enjeu financier colossal derrière un conflit d’ego devenu affaire d’État

Avec une demande de dommages et intérêts s’élevant à 100 millions de dollars aux États-Unis, cette affaire atteint des proportions vertigineuses. Dencia Sonkey ne cache pas sa volonté d’utiliser cette procédure pour dénoncer ce qu’elle considère comme des injustices sociales et politiques, ciblant particulièrement les « familles présidentielles » africaines.

De son côté, Brenda Biya persiste et signe, publiant récemment une vidéo où elle se présente comme victime de persécution. Cette escalade médiatique transforme chaque rebondissement judiciaire en spectacle planétaire, avec des implications diplomatiques potentielles pour le Cameroun.

Au-delà du montant astronomique réclamé, l’affaire soulève des questions fondamentales sur la responsabilité des personnalités publiques sur les réseaux sociaux, les limites de la protection dont bénéficient les familles présidentielles à l’étranger, et l’image du Cameroun sur la scène internationale.

Par Laurent Diby pour 237online.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *